Auteurs : Pona & Dubois
Editeur : Le Lombard
Ajjer est une issue d’une lignée guerrière au service de l’Empereur Dragon. Jusqu’à ce que ce la jeune protagoniste se rende compte de sa folie et doive se retourner contre lui. Depuis ce jour, elle n’a de cesse de fuir dans le chaos ambiant, défendant bec et ongles l’œuf de dragon qu’elle a dérobé (et sauvé). Le seul oeuf indemne, celui qui contient l’héritier du trône.
Au début de ce tome 3, on retrouve Ajjer, grièvement blessée, hospitalisée de toute urgence au sein d’un étrange sanatorium où semblent se pratiquer d’horribles expériences secrètes pour le compte de l’Ancien Régime,
Architectures empreintes d’Art Nouveau, uniformes militaires du monde personnalisés, créatures de légendes revisités (dragons, mutants-végétaux ou animaux)… Cette épopée uchronique en plusieurs tomes me fait penser aux séries qui se développaient chez Delcourt dans les années ’90. Des séries aux univers foisonnant d’imaginaire et laissant aux auteurs le temps d’ajuster leurs imperfections.
Aujourd’hui, vu la pléthore de séries du genre et le nombre de fins décevantes, le public est devenu plus exigeant : il semble non seulement demander une maîtrise graphique parfaite dès le début, mais aussi des récits en cycles courts, forme de série plus engageante à découvrir et plus aisée pour éventuellement l’interrompre.
Malgré d’indéniables qualités, Le cycle d’Ostruce semble donc en décalage avec les meilleurs productions actuelles. Le dessin de Christophe Dubois (Suisse) devient de plus en plus plaisant, en couleurs directes, mais on peut regretter qu’il ne soit pas encore aussi attrayant que les couvertures et que des maladresses persistent (certaines physionomies, onomatopées, lignes de mouvement...).
Si l’histoire du scénariste Nicolas Pona (France) est suffisamment captivante, elle souffre quant à elle de plusieurs longueurs, d’irrégularités rythmiques perturbantes et son évolution vers un fantastique excessif et relativement gore peut faire douter de la qualité du dénouement à venir.
A vérifier.
Chronique par Jean Alinea