
Editeur : Casterman


Et Folman a oublié. Vingt ans plus tard, la mémoire lui revient. D’abord par la conscience justement de cette absence de mémoire, puis par les échanges avec ces autres soldats qui, comme lui, ont connu le même enfer.
Une tragédie, un massacre sur la ligne du temps qui nous semble bien éloigné, aujourd’hui. Peut-être parce que nous n’en savons plus grand-chose, que c’est une part d’histoire qui semble être d’une autre génération, même si pourtant encore proche.
Valse avec Bachir a le mérite de remettre en lumière des horreurs qui ne doivent pas être oubliées pour de mauvaises raisons. Mais pour ceux à qui les mots Sabra et Chatila n’évoquent pas grand-chose, il faudra se renseigner, retrouver ce morceau d’Histoire que Folman aborde uniquement de sa fenêtre personnelle.
Un an avant que ne soit terminé le film d’animation, l’idée d’en faire parallèlement un roman graphique s’est dessinée dans la tête de ses créateurs, et l’expérience ne s’est pas révélée aussi aisée que prévu.
Il faudra voir le film, ce que je n’ai pas (encore) fait, pour mesurer la différence de force du message selon son médium.
Un ouvrage de qualité, même si un brin d’hermétisme, de distance, de froideur en moins, lui auraient apporté, sans doute, bien plus de solidité encore.
Chronique par Virginie