Editeur : Dargaud
En 2035, dans l’Océan indien, un bâtiment de l’US Navy repêche une capsule spatiale de l’époque héroïque à bord de laquelle ils trouvent deux hommes qui prétendent être… Neil Armstrong et Buzz Aldrin, les astronautes d’Apollo XI, revenus sur terre en 1969 et morts depuis belle lurette. La clé du mystère est peut-être à chercher du côté de la Planète rouge, vers laquelle une mission est envoyée d’urgence.
Ca, c’était le tome 1. Dans le second volet de cette trilogie, nous découvrons non seulement que les Soviétiques avaient installé une base viable sur Mars, mais aussi que Youri Gagarine, le premier homme à avoir goûté aux joies de l’apesanteur dans l’espace, est encore en vie. A moins qu’il s’agisse d’une biocopie (comme on dit « photocopie ») que quelqu’un s’amuse à semer partout rien que pour casser les pieds des scientifiques de la NASA…
Première remarque : la mode des trilogies semble succéder à celle des séries interminables. Et ce n’est pas plus mal : combien de scénaristes se sont laissés piéger dans des séries dans lesquelles ils n’avaient plus rien à dire ? D’autant plus que la plupart commence une histoire-fleuve sans avoir la moindre idée de la façon dont ils vont la clôturer. Ici au moins on est en droit d’espérer que Marazano a dores et déjà prévu une fin cohérente aux errements sidéraux d’Hélène, sa jolie héroïne américano-asiatique.
Deuxième remarque : Marzano et Ponzio semblent former un tandem qui marche, puisqu’on leur doit le premier volume d’une série parallèle, Genetik, chez Futuropolis. Genetik souffre de deux défauts majeurs : un protagoniste aussi lâche que couillon, auquel le lecteur rêverait de flanquer la paire de taloches qui le réveillerait peut-être, et une narration trop dissolue (une centaine de planches pour un prologue qui aurait pu se résumer tout au plus en trente pages). Rien de tout ça dans Le complexe du chimpanzé : l’histoire est tendue, rapide et complexe, et se déroule même sur deux niveaux : parallèlement aux aventures spatiales d’Hélène, nous suivons les états d’âme de sa fille Sophia. La petite souffre des absences maternelles. De fait, ce ne doit pas être facile d’avoir une mère qui est aux cieux. Si ça se trouve, le scénariste lui prévoira une biocopie à demeure, pendant que l’original pourra tranquillement poursuivre sa conquête spatiale…
Le dessin de Ponzio, touffu et fourmillant de détails parfois inutiles, laisse une impression mitigée. D’un côté, certaines expressions faciales et positions corporelles, sans doute dessinées d’après photo, semblent parfois inadéquates. De l’autre côté, certaines cases sont de vraies réussites esthétiques.
Difficile de donner un avis valable d’une telle série avant le fin mot de l’histoire. En attendant le troisième et dernier volet, force est de constater que Marzano et Ponzio ont titillé notre curiosité, et que les deux premiers volets du Complexe du chimpanzé se dévorent d’une traite.
Chronique par Geoffroy d'Ursel
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