Auteurs : Bertrand et Benacquista
Editeur : Dargaud
Tonino Benacquista est devenu une star du jour au lendemain, en 1991, quand son roman La comedia des ratés a raflé trois prix littéraires. Dès lors, le cinéma et la BD se sont rués sur les droits de ses œuvres précédentes, faisant de lui l’un des écrivains vivants les plus adaptés du domaine français.
Benacquista avait entre autres écrit une série de nouvelles regroupées en deux volumes savoureux jusqu’au titre (Tout à l’ego et La machine à broyer les petites filles). C’est de ces volumes qu’ont été tirés les adaptations d’abord BD, puis ciné, de La boîte noire et de L’outremangeur, entre autres. Et maintenant de L’amour cash.
Pas étonnant que ces histoires aient attiré l’adaptation : ce sont, dans leur brièveté, de petites perles de travail scénaristique, entièrement tendues vers la péripétie. On ne peut leur trouver qu’un seul défaut, explicable par la brièveté des nouvelles : les personnages sont des archétypes et manquent un peu d’épaisseur humaine.
C’est ce même défaut que l’on retrouve dans la présente adaptation de Philippe Bertrand, d’autant plus que le dessin froid et archi-minimaliste de Bertrand, qu’on pourrait qualifier de « réalisme archi-minimaliste » ou de « ligne hyper-claire », ne transmet lui aussi que très peu d’émotion.
Or donc, Angela, pute de luxe, croise le chemin de Marco, paparazzo. Ils se plaisent, mais se séparent : quel amour peut naître à la croisée de deux cynismes ? Ils trouveront un moyen terme en s’associant. Angela attire ses riches clients vers la lumière, Marco prend et publie les
photos à scandale, ils se partagent le pactole. Une affaire qui roule.
C’est là un exercice quelquefois pratiqué avec talent par Benacquista : mélanger plusieurs situations archétypales, et explorer toutes les possibilités de leur combinaison. Les protagonistes pourraient presque se passer de noms : ce serait « la pute et le paparazzo », tout simplement, comme on disait « le prince et la bergère ». De ce point de vue, L’amour cash est un conte, et une réussite.
Benacquista avait entre autres écrit une série de nouvelles regroupées en deux volumes savoureux jusqu’au titre (Tout à l’ego et La machine à broyer les petites filles). C’est de ces volumes qu’ont été tirés les adaptations d’abord BD, puis ciné, de La boîte noire et de L’outremangeur, entre autres. Et maintenant de L’amour cash.
Pas étonnant que ces histoires aient attiré l’adaptation : ce sont, dans leur brièveté, de petites perles de travail scénaristique, entièrement tendues vers la péripétie. On ne peut leur trouver qu’un seul défaut, explicable par la brièveté des nouvelles : les personnages sont des archétypes et manquent un peu d’épaisseur humaine.
C’est ce même défaut que l’on retrouve dans la présente adaptation de Philippe Bertrand, d’autant plus que le dessin froid et archi-minimaliste de Bertrand, qu’on pourrait qualifier de « réalisme archi-minimaliste » ou de « ligne hyper-claire », ne transmet lui aussi que très peu d’émotion.
Or donc, Angela, pute de luxe, croise le chemin de Marco, paparazzo. Ils se plaisent, mais se séparent : quel amour peut naître à la croisée de deux cynismes ? Ils trouveront un moyen terme en s’associant. Angela attire ses riches clients vers la lumière, Marco prend et publie les
photos à scandale, ils se partagent le pactole. Une affaire qui roule.
C’est là un exercice quelquefois pratiqué avec talent par Benacquista : mélanger plusieurs situations archétypales, et explorer toutes les possibilités de leur combinaison. Les protagonistes pourraient presque se passer de noms : ce serait « la pute et le paparazzo », tout simplement, comme on disait « le prince et la bergère ». De ce point de vue, L’amour cash est un conte, et une réussite.
Chronique par Geoffroy d'Ursel