BD : Les Aigles de Rome - Livre I

Auteur : Marini
Editeur : Dargaud


Pour son premier album en tant qu’auteur, le dessinateur Enrico Marini ne prend aucun risque : il met son dessin plaisant au service d’un péplum, genre déjà largement remis au goût du jour par la saga de bandes dessinées Murena (Delaby et Dufaux), le film Gladiator (Ridley Scott) ou encore la série TV Rome.

U
n opportunisme auquel Marini n’apporte de plus aucune originalité par rapport aux références précitées. La galerie de personnages est très "cliché", composée notamment de protagonistes beaux comme des dieux, glabres et esthétisés. Esthétisées et lisses, les scènes érotiques le sont tout autant, même si relativement "osées". Mais passons ces aspects maniérés : ce qui gâche vraiment le plaisir de lecture, ce sont des problèmes de rythme (le début est narrativement laborieux), des dialogues très faibles, qui comportent de surcroît de nombreux jurons modernes inadaptés.
Même si l’auteur cite des références documentaires "sérieuses", ne s’émancipe pas d'un bon scénariste qui veut.

A moins d’une vraie remise en question de Marini, son dessin stéréotypé n’est pas adapté à une trame historique et se prête beaucoup mieux à servir des récits populaires jouant eux-mêmes avec les stéréotypes, comme nous le montrent le western L’étoile du désert (2 tomes conseillés) ; l’univers "fantastique" de Rapaces (4 tomes) ; le style "cape et d’épée" du Scorpion (1er cycle de 6 tomes. Second cycle en cours) ; ou encore l’"anticipation" de
Gipsy (6 tomes mêlant action musclée et second degré). Au fait, à quand un nouveau Gipsy ? Nous avons lu quelque part que le scénario du prochain tome est déjà écrit par Smolderen depuis belle lurette. En attendant, notez que le premier cycle de notre camionneur gitan est à présent disponible en intégrale.

Chronique collective de la rédaction Asteline