BD jeunesse : La longue marche des dindes

Sa
ns doute que cette BD n'aurait pas attiré mon attention si le nom de Léonie Bischoff ne figurait pas en couverture. Le dessin, simple et mis en couleur numériquement, paraît à première vue moins éblouissant que dans son roman graphique adulte Anaïs Nin, sur la mer de mensonges (paru chez Casterman en 2020). 

Passée la déception visuelle, j’ai pourtant été happé par cette jolie adaptation du roman de Kathleen Karr (paru à l’école des loisirs). 

 
I
l y est question de Simon Green, un adolescent rustique et débrouillard, qui va quitter sa condition de bouc émissaire et se créer un avenir que personne n’aurait pu prédire. C’est que les villageois, ses cousins, son oncle et tante - chez qui il crèche -... tous considèrent cet orphelin (de mère) comme un simple d’esprit.

 Une opinion qui se renforcera quand Simon se met en tête de racheter une grande quantité de dindons
à un fermier grincheux, pour aller les vendre à meilleur prix dans une région lointaine où il y aurait pénurie. Avec ses mules et une carriole en piteux état, le garçon croit dur comme fer en la faisabilité de son projet. 

Heureusement et malgré ses mauvais résultats scolaires, il a toujours pu bénéficier des encouragements et maintenant du soutien concret de son institutrice.


Dans son périple parsemé d'embûches (qui sont parfois des personnes qui furent proches), notre jeune héros va côtoyer l’injustice, la roublardise et la méchanceté humaine, mais aussi rencontrer des amis fidèles.

 Ce récit aux allures de classique (évoquant souvent le Tom Sawyer de Mark Twain) est bien raconté, rythmé sans temps mort, plein de bons sentiments sans mièvrerie. Bref, une très bonne BD jeunesse, à lire dès 8 ans.

Chronique par Joachim Regout

La longue marche des dindes est paru chez Rue de Sèvres.