BD : Nettoyage à sec

J
oris Mertens s’était déjà fait remarquer par un autre album aux atmosphères  parisiennes rétro, intitulé Béatrice, entièrement muet et également édité chez Rue de Sèvres. Cet album-ci comporte en revanche du texte, le dessin y est un peu plus "charbonneux"/crayonné et l’intrigue, si toujours minimaliste, vire davantage au "roman noir". 


 
O
n y suit François, un vieux garçon, livreur pour une société de nettoyage à sec. La clope constamment aux lèvres, il a la fâcheuse tendance de perdre son parapluie. Parmi ses petites manies, notons aussi celle de miser à répétition sur les mêmes chiffres au loto, dans l’espoir de pouvoir, un jour, tout plaquer et emmener dans sa nouvelle vie la vendeuse de journaux dont il est platoniquement amoureux (sans oublier sa fille asthmatique). Mais en attendant, c’est dans un Paris pluvieux qu’il évolue, avec, à ses basques, un jeune apprenti-chauffeur. Pas un cadeau... mais ce n'est rien à côté des problèmes qui vont suivre. Une livraison tourne au cauchemar, dans une villa de banlieue où il aurait mieux valu qu'il ne mette jamais les pieds.



Joris Mertens prend à nouveau le temps d’installer ses magnifiques ambiances, ses mises en pages qu’on qualifiera de "cinématographiques", mais c'est au détriment d’un récit qui aurait gagné à être un peu plus complexe. Comme avec Béatrice, on en ressort impressionnés mais sur notre faim.

 Chronique par Joachim Regout