Editeur : Paquet
Mamada
est bien la chef de village ayant le plus mauvais caractère qui soit.
Réfractaire au changement, exaspérée par les touristes et la modernité,
elle règne sur le Kaokoland avec une certaine… irascibilité. Son talon
d’Achille ? Un don assez peu développé pour la chasse. C’est pour cette
raison qu’elle exige du sorcier du village de régler ce problème. Ce
dernier lui refile un pseudo-gri-gri constitué d’une vieille cannette de
coca et la voilà partie armée de son arc et ses flèches.
Oui
mais. Sans qu’elle ne dissocie l’événement du pouvoir (trop) immense de
son gri-gri, un étrange projectile "made in China" s’écrase à
proximité d’elle, exterminant quelques zèbres au passage et lui offrant,
par la substance chimique qui s’en dégage, le talent assez perturbant
de pouvoir se téléporter au cœur du métro parisien (ou d’en déloger
quelques usagers pour les envoyer au fin fond de la savane).
Loin d’être maîtresse de ses actes, Mamada cherche alors à rentrer chez elle, emmenant dans son sillage une ado suicidaire…
Un
premier volet drôle et décalé, installant les prémices d’un conte
moderne évoquant, sous le couvert d’un irréalisme joyeux, le choc des
cultures, leurs lacunes et leurs forces. Si ce thème n’est pas une
innovation en soi, la manière dont il est traité est vraiment
réjouissante et le personnage de Mamada, bourru, charismatique et un peu
ridicule, est particulièrement attachant. Le graphisme, où David Ratte apporte sa patte, porte l’histoire avec succès.
On n’aura sans doute pas envie de croiser la route de Mamada mais on n’en attend pas moins la suite pour autant.
Chronique par Virginie