Le Fluink

Auteurs : Enfin Libre
Editeur : La Boîte à Bulles



Le Fluink est l’un de ces rares albums dont le format est, en quelque sorte, le personnage principal. Les pages à l’italienne (plus larges que hautes) sont divisées horizontalement : une bande noir-sur-blanc en haut, et une bande blanc-sur-noir en bas. Sur ces deux lignes du temps parallèles évoluent deux sociétés étrangères l’une à l’autre jusqu’à ce qu’un scientifique noir-sur-blanc découvre le moyen de pénétrer la dimension des blancs-sur-noir. Dès lors, les deux sociétés vont interagir.

Comme chacune comporte son quota d’individus assoiffés de pouvoir au milieu d’une majorité dont le soucis principal est de vivre en paix, les coups d’états vont se succéder…

Le Fluink est signé Enfin Libre, appellation qui regroupe le dessinateur David Barou et le scénariste Philippe Renaut – inséparable jusqu’ici puisque c’est leur troisième album en tandem (cet album est une réédition, et a été suivi par La Rumeur et Le songe de Siwel).

Le Fluink souffre, pour ainsi dire, de ses qualités. Il faut reconnaître à l’album une grande originalité tant dans la forme que dans le fond. Une histoire aussi dense dans une BD qui eût pu être publiée sous la forme d’une frise de 10m de long relève d’un sacré pari. Le problème réside dans la lisibilité : les dessins sont fort petits et les personnages, développés sous forme de silhouettes, parfois difficiles à différencier les uns des autres. Du coup, l’action devient un peu confuse.

Que cet inconvénient mineur ne vous détourne pas d’un album hors normes, qui ne révélera ses charmes qu’à ceux qui prendront le temps.

Chronique par Geoffroy d'Ursel