BD : AutoBio - Tome 2

Auteur : Pedrosa
Editeur : Fluide Glacial



On sait que Cyril Pedrosa est un garçon aux multiples facettes. A l'aise dans la grosse déconne (Shaolin Moussaka) aussi bien que dans la poésie (Ring Circus) ou la gravité (Trois ombres), AutoBio (tome 2 sorti de presse) montre que c'est également un observateur un poil ironique de ses contemporains.


Evidemment, il n'a pas de longues enquêtes sociologiques à faire puisque c'est sa famille qui sert de sujet d'étude. Chez les Pedrosa version papier, on est écolo de père en fils, même si la transmission a parfois des ratés. Faut dire que la conviction de papa est déjà à la base un peu défaillante quand il faut faire rentrer un mode de vie "éco-responsable" dans un monde moderne "ir-responsable".


Les produits bio ? Oui, mais ils ont un prix exorbitant. Vivre sans penser à l'argent ? Oui mais quid de la pension ? S'amuser en restant éthique ? Oui mais les jeux "collaboratifs" font-ils le poids face aux consoles ? Epargner au maximum l'environnement ? Oui mais que faire quand la société pollue à tout va ?


Cases délimitées à main levée, fonds colorés, dessin entre caricature et croquis, personnages aux physionomies élastiques : il se dégage de chaque situation croquée une absence de prétention très sympathique.


Reste que si l'on n'est pas soi-même en plein questionnement écologique, on peut passer un peu à côté de l'album et trouver que c'est bien vu tout en restant étranger aux dilemmes de la famille Pedrosa. Mais n'épiloguons pas. Vu le titre de la bédé et sa couverture, le public qui l'achètera en priorité est sans doute celui qui pourra s'y reconnaître le mieux, jusque dans ses contradictions.


Encore un bon point qu'on peut décerner à AutoBio : au moins, il ne trompe pas le lecteur potentiel sur la marchandise* !
Chronique par Yves

* Oui, je sais que le monde et l'art ne sont pas des marchandises, mais ceci est simplement une expression.

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