Ange & Diablesses - T1 : Au plus haut des cieux / T2 : La nuit du grand bouc

Auteurs : Hardy & Desberg 
Editeur : Dupuis


A
près 4 tomes (édités par les éditions Palombia et Dupuis) et une prépublication de Au plus haut des cieux dans le journal Spirou des années ’80, qui aurait cru au retour de l’ange Arkel qui, à l’époque, n’avait pas trouvé un très large public ?
Les récentes expositions autour du travail de Marc Hardy ont certainement mis en lumière l’étendue de ses talents et suscité chez certains lecteurs l’envie d’aller au-delà des célèbres Pierre Tombal (sur scenarii de Cauvin). Les éditions Dupuis ont décidé de profiter de cette opportunité pour réamballer le concept Arkel de telle sorte à en faire une nouvelle série dont les deux premiers tomes paraissent simultanément : Ange & Diablesses. Grand format et couvertures tape-à-l’oeil d’un goût douteux.

Ayant lu la première partie il y a bien longtemps dans Spirou, j’étais particulièrement intrigué par le dénouement que les auteurs allaient donner au premier cycle. Malgré une nouvelle mise en couleur numérique, j’ai malheureusement perçu dès les premières planches que la narration avait pris un coup de vieux.

Arkel, sorte de Pirlouit à plumes, en pince solidement pour son amie d’enfance, la belle Estelle, qui elle-même est éprise d’un démon. Le jeune héros se surprend à suivre et veiller sur sa bien-aimée dans sa déchéance, répudiée du paradis et trahie par son machiavélique amant. S’ensuivent des péripéties peuplées de créatures et phénomènes fantastiques.

Ce premier cycle de Ange & Diablesses se lit facilement, comporte des passages plein d’ambiances (probablement influencées par des films tels Dark Crystal, Tron, etc.) et quelques rebondissements appréciables. Mais dans l’ensemble, le dessin de Hardy est souvent en deçà de ce dont il est capable. L’histoire se révèle superficielle, pas très convaincante, malgré le thème de la confrontation entre anges et démons cher au scénariste Stephen Desberg (Le Scorpion, IR$, Jimmy Tousseul). Au point d’ailleurs qu’il revisitera une nouvelle fois ce thème beaucoup plus tard dans Les Immortels (avec Reculé au dessin - plus réaliste -, chez Glénat). Malheureusement, cette série-là ne s’avérera pas non plus très probante, qualitativement.

Dans un genre mêlant heroic-fantasy, suspense, amour et humour, je recommande bien davantage les Donjon de Sfar et Trondheim (et principalement les Donjon Potron-Minet, même si ce ne sont pas, graphiquement, les plus attrayants de prime abord).
Chronique par Jean Alinea