Auteur : Gibrat
Editeur : Futuropolis
Collioure 1914. Mattéo vit avec sa mère dans un petit village méditerranéen.

Pas Mattéo.
Ses origines espagnoles lui permettent de rester à quai. Il y voit une aubaine : il pourra veiller sur Juliette, celle qui colore ses jours.
Pourtant, la belle se détache peu à peu de son ami, lui reprochant à demi-mot sa passivité. Pour l’espagnol, c’en est trop : il ne peut supporter ses regards et ses silences méprisants ! Il s’engage donc dans l’espoir de regagner son estime… et son cœur. Mais le bourbier dans lequel il plonge va l’entraîner au-delà de tout.
Joli hommage que nous offre Jean-Pierre Gibrat, venant à point nommé célébrer le 90e anniversaire de l’Armistice. Néanmoins, c’est surtout à son grand-père qu’est dédié ce magnifique ouvrage.
Le support est irréprochable, chaque élément - de la page à la couverture - a été soigneusement sélectionné pour ravir le lecteur. Et le contenu est presque de la même veine : des dialogues incisifs traduisant parfaitement l’amertume des héros, des dessins pleinement maîtrisés. Seul bémol, le scénario qui traîne un peu la patte en fin de parcours !
On pourrait aussi reprocher à Gibrat son registre restreint - Le sursis et Le Vol du corbeau traitaient tous deux de la seconde Guerre mondiale - mais n’est-il pas indispensable de perpétuer les souvenirs, traces indélébiles… pour nos fragiles mémoires ?
Chronique par Benoît
