Ce roman graphique a indéniablement des
vertus instructives.
Il permet notamment de découvrir les Doms. Pour quelqu'un qui ne
se serait
jamais intéressé aux réfugiés, c'est l'occasion de bien se
rendre compte de l'horreur
de quitter son pays contraint et forcé, et du parcours périlleux
qui s'ensuit.
Le dessin de Delphine Hermans est un peu simple et semi-naïf, un peu raide parfois, mais l'ensemble reste agréable. On notera que les cadrages sont assez peu portés sur l'environnement.
Delphine Hermans et Manal Halil ont construit
l'histoire d'Hayat
à partir d'un assemblage de témoignages... et c'est sans doute là
que cela coince :
à force de compiler sur un même personnage les parcours et les
péripéties d'un
ensemble de femmes, le récit finit par devenir artificiel et
enfiler les clichés,
même si on se doute bien que des similitudes apparaissent dans
ces vies
bouleversées.
La lecture perd en puissance ce qu'elle a
gagné en
didactique. A chacun de savoir ce qu'il préfère.