Coups de cœur ROMANS 2022

À
la ligne : feuillets d'usine de Joseph Ponthus
Sorti originellement en 2019 (aux éditions La Table Ronde), je rappelle l'existence de ce premier roman,
aujourd'hui disponible en poche (chez Folio) et qui mérite d'être lu par le plus grand nombre. Ponthus y raconte, en vers libres, son expérience terrifiante - après des études littéraires - d'ouvrier dans des usines agro-alimentaires. C'est un tel choc émotionnel et formel !

B
etty
de Tiffany McDaniel
Betty est fille d'une mère blanche et d'un père Cherokee. Elle est aussi la narratrice et la mère de l'auteure du livre. Violence, racisme, viol, pauvreté, dépression sont certes des thèmes largement abordés, mais beaucoup de lumière émerge aussi de cette œuvre, notamment cette figure paternelle Cherokee, magnifique comme rarement on aura lu : un homme bon et en parfaite communion avec la nature.

Publié dans sa version française par les éditions Gallmeister.
 

T
on absence n'est que tenèbres
de
Jón Kalman Stefánsson
Un homme se retrouve dans une église, quelque part dans un fjord islandais. Il ne sait pas ce qu'il fait là, ni pourquoi, il est amnésique. Peu à peu, par rencontres successives, les récits entrecroisés des uns et des autres le plongent dans l'histoire familiale, du milieu du XIXème siècle à nos jours. Un roman ample, puissant, sensuel, sexuel, plein de vie et de mort !

Paru en 2022 chez Grasset, il vient d'être réédité au format poche sous le label Folio (de Gallimard), en ce mois de janvier 2023.

L
es enfants endormis
d'Anthony Passeron 
Dans l'entourage proche de l'auteur, il y a tabou : on ne parle jamais de son oncle Désiré. Il entreprend d'enquêter sur la vie festive et tragique de cet aïeul et entrecroise son récit avec celui de la découverte du virus du Sida et des recherches qui suivront. Passeron délivre un puissant "roman familial" qui témoigne du déni, de la mise au ban de la société, de la solitude qui a entouré les malades de la première heure. Bouleversant.

Paru aux éditions Globe.