1492, deux enfants - Ana et Domingo - aident à
charger la
cargaison du Santa Maria qui s'apprête à découvrir une nouvelle
route vers les
Indes en passant par l'Ouest ("comme si la Terre était
ronde !" s'exclame un protagoniste). Par une suite d'événements
involontaires, ils se
retrouvent embarqués sur le bateau du grand Christophe Colomb... Sauf que qu'il n'y aura ni Indes, ni Amériques
en vue dans cette histoire fantastique : arrivé au bout de leur périple, l'équipage tombe dans
l"'Entremonde".
Se réveillant seule sur une plage, Ana est recueillie par Melvin, mi-homme-mi-loup. Si les personnages qui peuplent "l'Entremonde" sont très différents du "surmonde", les intrigues et les risques de s'y faire étriper sont aussi nombreux. Ana est donc embarquée dans des péripéties dans lesquelles elle devra faire des choix, trouver ses alliés, les bons appuis.
Avant toute chose, saluons la performance graphique de ce premier tome, qui devrait en appeler trois autres. Le dessin de Cy est inventif et directement mis en couleur sur les planches, sans pour autant verser dans le tout-à-l'aquarelle très répandu ces dernières années (ce qui n'est pas un défaut, juste un constat). Elle impose un découpage et un rythme à couper le souffle, sans s'interdire quelques pleines pages, somptueuses.
Dubuisson a concocté un Entremonde surprenant, parsemé d'un bestiaire singulier, mais pas féérique pour autant. Nous sommes très éloignés des chemins balisés de l'heroic fantasy habituel. Que dire de plus si ce n'est que la suite est attendue avec impatience ?