"Un pouvoir de merde implique de grandes
irresponsabilités", lit-on en couverture de ce premier album de Super-vilains, signé Philippe Pelaez (scénario) et Morgann Tanco (dessins). Ce slogan, qui prend à contre-pied la
célèbre maxime de Winston Churchill, pourrait être celui de Sandra, nouvelle élève en
seconde au lycée Marie Curie. Cette jeune fille à l'allure
gothique a en effet le "don" étrange - et inutile pour elle-même - de faire ch... (ou vomir)
les gens,
vraiment, au sens propre si on peut dire. Elle ne tarde pas à
découvrir que
d'autres ont aussi un super-pouvoir qui ne semble pas fait pour
sauver le
monde.
Passée une couverture que nous trouvons peu engageante, on
plonge dans l'univers
impitoyable mais souvent drôle de ces "pré-adultes" qui
tentent de
donner un sens à leur vie, du moins à leur pouvoir. D'ailleurs, pourquoi
autant de jeunes en sont dotés au sein d'un même bahut ?
La BD
alterne les pages
dessinées et écrites, le tout formant le journal intime et très
rythmé de Sandra.
On s'apercevra vite, c'est ce qui séduit le plus, que
l'inconséquence n'est pas
forcément du côté de la jeunesse qui se montre, elle, soucieuse
de l'état de la
nature, des rapports intergénérationnels et du bonheur des
autres. Pourvu que
la suite soit à la hauteur de ce premier tome.
Nous connaissions déjà Libon pour Animal Lecteur, excellente série de mésaventures d'un libraire qu'il anima avec Sergio Salma dans les pages du journal Spirou (et en albums publiés par Dupuis). Dans Un petit pas pour l'Homme, un croche-patte
pour l'Humanité, il nous raconte l'histoire très décalée et loufoque des
inventions de notre espèce,
classée en trois chapitres : "Découvertes d'un autre temps",
" Toucher le
fondamental", et "Vers l'infini et l'à peu près".
D'un trait vif,
avec ses
personnages rigolos et "un sens du non-sens" gratiné, l'auteur-dessinateur
nous
promène à travers les siècles et nous surprend systématiquement
dans le
cheminement de l'évolution. Il faut voir comment la
Révolution industrielle
permit de s'offrir une Tour Eiffel ; à quel point les maths sont
utiles dans la
bonne entente humaine ; et l'invention du scénario la responsable de la mort du cinéma.
A une ou deux planches près, ça tape juste et les chutes
saugrenues nous font
bien rire. Sans trop tirer sur un filon qui pourrait vite se
tarir, un tome 2 ferait
cependant bien plaisir !
Chronique collective de la rédaction Asteline
