S'extasier devant les faussement naïfs mais véritablement luxuriants tableaux d’Henri Rousseau en 2022 est une évidence que personne ne contesterait. En 1909, il en allait tout autrement. Certes, à 64 ans il est l’ami d’Alfred Jarry et Guillaume Apollinaire, influence déjà Picasso, Gauguin ou Pissarro, mais aux yeux du grand public et des "détenteurs du bon gout" il est encore un gribouilleur qui fait des dessins d’enfant.
Mathieu Siam (le scénariste) et Thibaut Lambert (le dessinateur) ont choisi de nous plonger dans un moment particulier de sa vie, celui d'un procès dans lequel il est accusé de faux et usage de faux. Les quatre témoignages et les plaidoiries nous permettront de mieux connaître et comprendre le fameux "Douanier", génie du pinceau.
Le déjà vieil homme ne comprend absolument pas la gravité de ce qu’on lui reproche. Au fil des interventions d’un ancien collègue, d’un ami d’enfance, d’un voisin de palier et d’un critique d’art, la lumière est faite sur cet homme bon, candide parfois, qui voit la beauté du monde et qui cherche à la retranscrire sur toile.
En alternant de plaisantes aquarelles sépias pour le tribunal et colorées pour les scènes de vie, les auteurs rendent très lisible leur histoire et parviennent à créer un biopic original. Le court instant relaté permet d’ouvrir des portes temporelles significatives dans l’histoire de Rousseau. Cette judicieuse construction est à l’origine de l’empathie qu’on éprouve peu à peu pour le peintre, nous faisant accéder à sa sensibilité. Une prouesse.
Le déjà vieil homme ne comprend absolument pas la gravité de ce qu’on lui reproche. Au fil des interventions d’un ancien collègue, d’un ami d’enfance, d’un voisin de palier et d’un critique d’art, la lumière est faite sur cet homme bon, candide parfois, qui voit la beauté du monde et qui cherche à la retranscrire sur toile.
En alternant de plaisantes aquarelles sépias pour le tribunal et colorées pour les scènes de vie, les auteurs rendent très lisible leur histoire et parviennent à créer un biopic original. Le court instant relaté permet d’ouvrir des portes temporelles significatives dans l’histoire de Rousseau. Cette judicieuse construction est à l’origine de l’empathie qu’on éprouve peu à peu pour le peintre, nous faisant accéder à sa sensibilité. Une prouesse.
Chronique par Reynald Riclet
Bande dessinée parue chez Michel Lafon
Bande dessinée parue chez Michel Lafon