"Toute émotion est une régression et nous renvoie à la première fois où nous avons ressenti cela : c'est le conflit programmant : "Enfant, lorsque mon père a été licencié, ma mère l'a quitté et est partie avec le chat de la maison".
Je Re-ssens ce que je ressens, car je l'ai senti une première fois auparavant. L'hospitalisation de mon frère me perturbe car me remet en contact avec un événement plus ancien, celui d'avoir eu déjà peur pour la santé de ma mère, par exemple.
Je tremble lorsque quelqu'un parle fort, car cela me remet en contact avec les cris d'un instituteur qui me terrifiait. Lorsque nous ressentons une émotion, nous avons le même âge que lorsque nous avons ressenti cette émotion pour la première fois. "Tout excès est une mémoire."
"Jadis, nous disions : métro-boulot-dodo.
Nous pourrions remplacer par : écran-écran-écran. Ecran de télé, écran d'ordinateur, écran de téléphone. Et nous vivons notre vie intérieure par procuration, à travers des spectacles, des compétitions de sport, des artistes qui, eux, expriment leurs émotions. Leurs victoires, leurs défaites, leur amour, leur colère... Beaucoup d'êtres humains vivent ainsi leurs émotions par procuration. Car la société normative nous éloigne de nous-même, de notre corps, de nos désirs, de notre vie. Et la maladie vient pour nous ramener à la maison, à l'intérieur de notre corps, de notre vie, de notre être."
"La maladie manifeste l'identification à ce que nous ne sommes pas :
Nos émotions, nos croyances, notre profession, notre nationalité, nos propriétés. Tout cela n'est que vêtement, oripeaux, costumes. Qui possède qui ?"
"Je crois que dans toute guérison, il y a une trahison. Trahison à notre famille, à nos ancêtres, à nos conditionnements, à ce que l'on nous fait croire.
Si nous nous émancipons, cela est certain, ils vont nous rejeter. Et cette idée peut nous inhiber, car à cause de cette pensée, nous allons anticiper de la culpabilité, de la solitude.
(...) Si nous ne trahissons pas, si nous demeurons fidèle à des êtres humains qui ne nous veulent pas heureux (...) nous resterons ombre de nous-même toute une vie."
Certains passages ci-dessus vous remuent-ils ? Comment l'auteur en est-il arrivé à ces conclusions ? "Pour votre santé, changez de perception" est sous-titré ce livre qui traite donc de psychologie et de décodage biologique. Pour Christian Flèche, il n'existe qu'un seul conflit : le refus de la réalité.
"Ce ne sont pas vos problèmes que vous rejetez - c'est ce que vous rejetez qui devient un problème ! au lieu d'être un apprentissage.
Ce que je prends aujourd'hui comme un problème, qu'est-ce que cela me permet d'éviter de pire ?
Le problème conscient, apparent, est toujours la solution d'un problème plus grand, inconscient."
Que nous soyons d'accord ou pas avec toutes ses affirmations, elles ont le mérite de placer certains de nos vécus et réactions sous une nouvelle perspective, de poser des questions profondes qu'on évite trop souvent et de reprendre conscience des responsabilités que nous avons vis-à-vis de nous-mêmes. Même les habitués de lectures (ou stages) de développement personnel trouveront ici également de bonnes piqûres de rappel.
On appréciera la clarté du thérapeute expérimenté et reconnu, à défaut de sentir chez lui une plume d'écrivain. Son ouvrage aura un effet boostant ou crispera à force de ne pas brosser son lecteur dans le sens du poil. Mais n'est-ce pas là le propre d'un livre qui invite véritablement à agir pour son bien-être ?
Chronique par Joachim
Le monde extérieur n'existe pas, un livre paru aux éditions Le Souffle d'Or.
Le monde extérieur n'existe pas, un livre paru aux éditions Le Souffle d'Or.