A l’heure où le recueil de nouvelles Ceci est mon coeur de Louisiane C. Dor semble à nouveau attirer l’attention, la réédition chez Folio/Gallimard de son premier roman porte l’étendard du Prix Renaudot Poche 2017. Cette toute jeune écrivaine s’y inspirait de ses propres expériences de vie nocturne et de la drogue. Un livre que Frédéric Beigbeder a situé entre Bonjour tristesse (de Françoise Sagan, 1954) et Trainspotting (d’Irvine Welsh, 1993) et recommandé à tous les parents d’ados. Excusez du peu. Mais est-ce que tous ces coups de projecteur sont justifiés ?
Il s’agit ni plus ni moins d’un témoignage intéressant et sans morale explicite d’une post-ado rêvant à la grande vie parisienne, qui profite de l’assurance prodiguée par la coke au début, de ses désillusions et de sa descente aux enfers. Le style est direct, précis et efficace dans la description des sensations ressenties, mais ça s'arrête là. On peut difficilement parler d’un grand roman ou d’une écriture prometteuse à ce stade. Sans scénario bien ficelé et truculent, aucune comparaison avec Transpotting n'est de mise.
Les méduses ont-elles sommeil ?, c’est donc la trajectoire de quelques mois d’une provinciale de 19 ans, Hélène, qui arrive à Paris, officiellement pour ses études sans doute, mais pour en connaître la vie nocturne et en attendre un futur boulot dans le mannequinat (ou le cinéma) qui lui tomberait tout cuit du ciel, avec les mondanités, la gloriole de strass et de paillettes qui devraient "en toute logique" s'ensuivre.
Hébergée par une cousine trentenaire et cocaïnomane, elle prendra elle-même rapidement goût à cette poudre qui se présente d’abord comme anodine, soi-disant peu additive, juste “conviviale”, qui donne d’abord une pseudo-consistance à sa personnalité vaine et une impression d’appartenance - presque arrogante - à la communauté de consommateurs. C’est la plongée dans l’artificialité jusque dans l’amour. Puis dans les "bad trips", leurs angoisses excitantes ou complètement destructrices. La perte de poids, d’hygiène, de santé, de valeurs, de conscience .
Hébergée par une cousine trentenaire et cocaïnomane, elle prendra elle-même rapidement goût à cette poudre qui se présente d’abord comme anodine, soi-disant peu additive, juste “conviviale”, qui donne d’abord une pseudo-consistance à sa personnalité vaine et une impression d’appartenance - presque arrogante - à la communauté de consommateurs. C’est la plongée dans l’artificialité jusque dans l’amour. Puis dans les "bad trips", leurs angoisses excitantes ou complètement destructrices. La perte de poids, d’hygiène, de santé, de valeurs, de conscience .
Interpellant parce que si humain dans une société en pertes de repères, mais c’est surtout de la peine pour la protagoniste qui se dégage tout au long de cette lecture.