Il est des mariages artistiques qui sont délicats, rarement tentés et produisent pourtant parfois de beaux métissages.
Comme ce Bulles, livre publié aux éditions Maelström, au format "à l'italienne" et de poche, échange entre poésie et bande dessinée (et plus exactement le strip de trois cases).
"L'ombre est moins seule que celui qu'elle accompagne."
"Il prenait le risque de blesser un oiseau en laissant tomber des larmes de si haut."
"Les murs se déshabillent de nos yeux pour faire naître les miroirs."
...
"L'ombre est moins seule que celui qu'elle accompagne."
"Il prenait le risque de blesser un oiseau en laissant tomber des larmes de si haut."
"Les murs se déshabillent de nos yeux pour faire naître les miroirs."
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Les pensées de Kenny Ozier Lafontaine (aka Paul Poule) mêlent ici la philosophie (ou pas ?) à l'absurde (ou pas ?), l'espoir à la mélancolie, pour former des sortes d'aphorismes, scindés par un jeu de ping-pong avec les dessins de Vincent Lefèbre. Ceux-ci sont simples, parfois minimalistes (motifs, jeux de typographie...) ; parfois comme issus d'un imagier pour les petits qui aurait été réalisé à la gravure sur bois ; avec un côté "pop", dans la répétition graphique et les couleurs franches.
Au fil des pages, notre inconscient se fait caresser à rebrousse-poil et nos imaginations conscientes, si souvent muselées par le diktat cartésien, se voient ouvrir de nouvelles perspectives. Un petit ovni littéraire qui, mine de rien, peut aérer notre ciel.
Chronique par Joachim