Des mesures nouvelles
Et fausses
De poids de temps de couleurs de distances
Ne font qu'accroître un ordre invraisemblable
La source jaillit de la mer
La lumière du rideau noir
Et toi d'un rythme sans fin
As-tu fleurs et fruits en tête
Ou n'es-tu que leur reflet
Anémones mandarines
Lys pêches boutons d'or
Vêtue de pluie
Chaussée de terre
Coiffée de nuit
Garderais-tu cet éclat
Qui te bâillonne.
(1936. Extrait du recueil Les mains libres, superbe association entre les textes du poète français Paul Eluard et les dessins du surréaliste américain Man Ray. Disponible en poche chez Gallimard)