BD : La Piste Cavalière

"Le mieux, c'est d’élaguer, de mettre de côté les gros morceaux et de broyer tout le reste… Ca fera un joli tas de copeaux de bois… de quoi faire une piste de luxe.”

L’impression agréable en lisant cette bande dessinée est que le grand amateur de chevaux qu’est Michel Faure s’est fait particulièrement plaisir, en racontant la création d’une piste cavalière, en s’inspirant de personnes qu’il connaît et de leur vécu pour en faire ses protagonistes. Une discrète touche d'érotisme en prime.


Les jeunes entrepreneuses en chantiers hippiques qu’on va suivre forment un couple “au travail comme à la ville” : la plantureuse réunionnaise Rose-Mai et la très garçonne Betty. 


Après une visite au grand-père et ses souvenirs en tant que prisonnier palefrenier en Algérie, le camion de ces belles femmes de poigne feront un détour pour réparer et embarquer une pelleteuse, avant de prendre la direction du sud de la France, dans un domaine d’aristocrates qui organisent un événement équestre de prestige.


Ces propriétaires-commanditaires aussi s’avèrent avoir un caractère bien trempé, mais nettement moins attachant, surtout Tiffany, jeune anglaise snob, intransigeante, raciste, homophobe… bref, insupportable. Ajoutez à cela quelques personnages secondaires bien typés et la confrontation de tout ce petit monde ne pouvait faire que des étincelles.



Je suis toutefois resté sur ma faim car cette histoire hyper-réaliste ressemble davantage à un fait divers bien raconté qu’à un scénario de fiction mémorable.

Si vous ne connaissez pas encore le travail de Faure, je vous recommande la lecture des séries Elsa et Le maître de peinture (sur scenarii de Makyo), son diptyque dans la saga Samsara (sur scénario de Giroud), Camargue rouge si ce sont les chevaux qui vous passionnent, mais surtout le très bon "one-shot" Jésus Marie Joseph, dont vous pouvez lire mon avis complet ici


Bande dessinée parue aux éditions Glénat

Chronique par Joachim Regout