BD : Louise, le venin du scorpion



Auteurs : Van Den Heuvel et Allessandra
Editeur : Casterman

Rebelle face à Hollywood qui ne voyait en elle qu’une potentielle marionnette, femme-objet des hommes qui la courtisaient à renforts de luxueux cadeaux ; talentueuse mais gâchant les opportunités, éternelle amoureuse ne s’aimant pas… tels étaient quelques uns des paradoxes de Louise Brooks (1906-1985). La présente bande dessinée retrace - de manière légèrement romancée - le parcours de celle qui fût dabord une brillante jeune danseuse, qui connût son heure de gloire comme actrice du cinéma muet et qui consacra ses dernières années à l’écriture. Si on se souvient peu des films (hormis peut-être Loulou, en 1929, du réalisateur Georg Wilhelm Pabst), elle reste une icône marquante du 7e Art par sa beauté et sa coiffure. Elle inspira, entre autres, à Guido Crepax sa célèbre série de bandes dessinées érotiques Valentina.

Chantal Van Den Heuvel ne fait pas preuve d’originalité narrative dans son scénario, mais parvient à une synthèse fluide. Les couleurs aquarelles un peu passées donnent aux planches de Joël Allessandra une tonalité rétro. Le classicisme du trait encré précis aurait pu également être fort à propos si toutefois la tâche avait incombé à un maître du genre (Juillard, par exemple). Or dans le cas présent, il est dommage que les contours nets mettent en évidence plusieurs approximations du dessin semi-réaliste.

 

A défaut de mieux pour l’heure, cette biographie en bande dessinée est un bon point de départ pour explorer la vie et l’œuvre de Louise Brooks.

Chronique par Jean Alinea