Editeur : Gallimard
Emma
Woodhouse est le produit élégant et délicat de l'aristocratie anglaise. Bien
qu'elle se refuse au mariage (elle est décidée à tenir compagnie à son pauvre
père), la jeune femme trouve une réelle satisfaction à l'idée de marier les
autres. Non contente de s'octroyer le mérite d'avoir permis l'union de sa
gouvernante à un homme respectable, elle a désormais en ligne de mire le projet
de trouver une situation digne de ce nom à sa nouvelle et ingénue amie, Harriet
Smith. Ruinant en quelques mots les sentiments qui liaient cette dernière à un
brave fermier, elle joue de ruses et de suggestions pour fabriquer le contexte
idéal à un mariage qu'elle, Emma, aura jugé pertinent. Evidemment, sa maladresse,
mise en lumière par son ami de longue
date Mr. Knightley, n'aura pas les conséquences escomptées.
Emma est un des romans les plus bavards
de Jane Austen. Comme souvent, les personnages y foisonnent, tous plus
représentatifs les uns que les autres d'une société anglaise terriblement
attachée à son apparence, ses convenances, ses traditions et sa fière noblesse.
Mais Emma est attachante, c'est certain. Et on lui pardonne évidemment son
étourderie bienveillante, même si elle a de quoi exaspérer à plus d'un titre.
Ce
roman est un tableau, une cartographie humaine, Jane Austen y est fidèle à
elle-même. En trame de fond, la romance contrariée et les malentendus si
fréquents dans une culture si baignée d'hypocrisie et de double sens. Mais il
n'y a rien de bien mauvais ici, les sentiments,
au final, vont vers le positif et l'héroïne fait son cheminement vers la
sagesse et l'apprivoisement (sage) de l'amour.
Indispensable
pour les fans de l'English lit.
Chronique par Virginie
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