Editeur : Flammarion
Northanger
Abbey a été publié de manière posthume, bien après les romans qui ont
fait le succès de Jane Austen, Orgueil et Préjugés, Raisons et
Sentiments, Emma,... Mais Jane en aurait-elle été enchantée? Supposément
rédigé à la fin du dix-huitième siècle alors que le premier livre édité
de l'auteur date de 1811, Northanger Abbey est clairement un écrit de
jeunesse. Et Flammarion décide vraisemblablement, dès lors, de le
destiner "à" la jeunesse.
Catherine Morland est une jeune fille
de bonne famille (mais point trop aisée, bien entendu) ayant
l'opportunité de passer quelques mois chez des amis à Bath. Ville très à
la mode à cette époque, elle voit s'y croiser nombreux aristocrates et
autres adeptes des thermes et des mondanités. C'est là que Catherine
fait la connaissance du charmant Henry Tilney et de sa sœur.
Lorsqu'Henry lui propose de venir passer quelques jours dans la demeure
familiale de Northanger Abbey. Admiratrice des romans gothiques et ayant
l'imagination débordante, cette perspective met Catherine complètement
aux anges. Et, bien sûr, passer davantage de temps aux côtés du bel
Henry n'y est pas pour rien...
Voilà le tableau dressé. Et on
n'ira pas plus loin dans le contenu car Jane Austen, ici, n'a pas encore
développé son sens aigu de l'observation, de l'ironie, et ne peut donc
nous offrir des dialogues et des situations délicieuses comme elle en a
le don dans ses autres romans. Catherine Morland est une écervelée,
charmante mais naïve, qu'on verrait davantage en second rôle, en
contraste avec une héroïne bien assise sur sa culture et son esprit
critique. Point de cela donc, dans Northanger Abbey. Les personnages
sont fades et sans grand intérêt, ne venant s'animer dans cette bluette
que pour offrir un récit léger au charme suranné qui s'oubliera très
vite. C'est une fan de Jane qui le dit.
Pour les adolescent(e)s qui auraient besoin d'un vent de romantisme
gentillet, ce livre restera plaisant, mais fera-t-il le
poids face à d'autres romans pour ados qui, eux, n'ont pas l'excuse
d'être des ouvrages de jeunesse ? Gageons surtout que cela incitera à lire les autres
romans de Jane Austen...
Chronique par Virginie