Auteurs : Abhervé, Binh, Moure
La réflexion s’impose à l’heure où la composante
musicale au cinéma s’est uniformisée soit sur base de standards
hollywoodiens, soit sur celui d’un minimalisme répétitif, se voyant
parfois même réduite - quantitativement et qualitativement - au profit
d’une pudeur des sentiments (cf. les films de Gianni Amelio ou Nanni
Moretti). Il sera ici aussi bien sûr question d’usage de chansons
préexistantes ou de Tarantino qui ramène la bande sonore au premier
plan.
Ce livre propose donc une analyse pointue sur le sujet et ses
évolutions, principalement adressée aux compositeurs (le texte étant
parfois ponctué de bouts de partitions) et aux cinéastes, apprentis ou
confirmés. Bien sûr, l’ouvrage ne comportant que 200 pages, il aborde
surtout les question-clés sous l’angle de références notoires. On ne
passe pas à côté de l’influence considérable d’Ennio Morricone et du duo
Nino Rota-Federico Fellini (souvent “cité” musicalement
dans d’autres films). D’autres tandems fructueux sont mis en exergue,
de François Truffaut & Georges Delerue à Pedro Almodovar & Alberto Iglesias.
A noter qu’un chapitre est consacré à la musique dans le cinéma indien
contemporain et un autre au cinéastes migrants et diasporiques.
Les différences de méthode de travail aux Etats-Unis et en France,
les problèmes fréquemment rencontrés, la disponibilité des orchestres,
des avantages et inconvénients que la musique soit prise en mains par de
plus en plus de monteurs-images, … voilà d’autres sujets et expériences
qui font l’objet, en fin d’ouvrage, d’un tour de table, où plusieurs
intervenants du secteur s’expriment (compositeurs, un superviseur
musical, une porte-parole de l’UCMF, un ingénieur du son…).
Assez complet pour un format aussi compact… à défaut d’être grand public.
Chronique par Joachim
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