Editeur : Dupuis
Attention : ni la couverture ni le dos ne le mentionnent, mais il ne s’agit ici que d’un premier volume à la biographie en BD de Prévert.
On le découvre ici d’abord en 1921, durant son service militaire à Constantinople, nourrissant le goût pour l’oisiveté, la boisson et l’esprit farceur… Un humour qu’il partage avec Yves Tanguy, qu’il continuera à côtoyer dans le civil. Les deux compères tombent sous le charme d’une librairie parisienne où ils découvrent Les Chants de Maldoror et rencontrent Breton et Aragon, dont ils rejoindront un peu plus tard - et provisoirement - le groupe surréaliste. Mais sur cette période des “années folles” dont il est question ici, les auteurs donnent une vision de Jacques Prévert qui tient plus de l’amuseur en verve, du fauteur de troubles et du squatteur (logé un temps chez Alberto Giacometti, entre autres) que d’un poète inspiré.
Depuis son premier album à l’enthousiasme communicatif, Thomas et le retour du tabou (2002), on sent bien l’attachement qu’éprouve Hervé Bourhis pour l’effervescence culturelle et sociale qui gagna Paris durant l’entre-deux guerres. Par contre, son angle d’approche narrative manque ici singulièrement de folie. On s’instruit autant qu’on s’ennuie au fil des pages. Le dessin de Christian Cailleaux, classieux, classique mais un peu terne ne contribue pas non plus à apporter l’originalité qu’il se doit pour traiter la biographie du grand Prévert. Encore moins le surréalisme.
L’ouvrage s’arrête à l’année 1931 et la publication d’un texte, après une expérience cinématographique qui tourne court.
Gageons que la suite soit plus emballante.
Chronique collective de la rédaction Asteline