Auteur : Kindt
Editeur : Futuropolis
Il ne faut pas être un fan absolu d’histoires d’espionnage pour apprécier toutes les qualités de Super Spy, roman graphique retraçant le parcours de six espions pendant la seconde Guerre Mondiale.
En mélangeant les 44 "nouvelles" qui forment le livre, et ce, dans une chronologie bouleversée, Matt Kindt brouille les pistes, amenant ainsi le lecteur à devenir espion lui-même. L’ordre correct est néanmoins disponible en consultant la table des matières avec les numéros de dossiers liés aux nouvelles. Suivre cet ordre permet de mettre en lumière certaines zones d’ombres laissées par la lecture proposée a priori.
Un graphisme qu’on pourrait trouver de prime abord un peu rebutant mais non, on se laisse prendre par l’atmosphère subtilement installée (par les couleurs, les suggestions, les visages des personnages et leurs questionnements) et le côté désaffectisé qu’on pourrait craindre au départ s’estompe bien vite, remplacé par l’intensité du sentiment de proximité entre ces espions pourtant de tous les horizons. Comment en arrive-t-on là, quels sont les sacrifices, les motivations, les compétences et les dérives d’une vie d’espion, etc. Des éléments qui donnent une vraie force dramatique à l’ensemble des scènes. Et même si on se sent parfois perdu, même si on n’est plus toujours certain de l’identité des personnages, la cohérence se fait grâce cette sensation d’intégrité absolue, qu’elle soit dans le bien ou le mal, dégagée par les protagonistes.
Un roman graphique marquant, donc, qui a puisé ses sources dans plusieurs faits réels, et ça se sent. Le lecteur est pris au sérieux, le sujet aussi.
En mélangeant les 44 "nouvelles" qui forment le livre, et ce, dans une chronologie bouleversée, Matt Kindt brouille les pistes, amenant ainsi le lecteur à devenir espion lui-même. L’ordre correct est néanmoins disponible en consultant la table des matières avec les numéros de dossiers liés aux nouvelles. Suivre cet ordre permet de mettre en lumière certaines zones d’ombres laissées par la lecture proposée a priori.
Un graphisme qu’on pourrait trouver de prime abord un peu rebutant mais non, on se laisse prendre par l’atmosphère subtilement installée (par les couleurs, les suggestions, les visages des personnages et leurs questionnements) et le côté désaffectisé qu’on pourrait craindre au départ s’estompe bien vite, remplacé par l’intensité du sentiment de proximité entre ces espions pourtant de tous les horizons. Comment en arrive-t-on là, quels sont les sacrifices, les motivations, les compétences et les dérives d’une vie d’espion, etc. Des éléments qui donnent une vraie force dramatique à l’ensemble des scènes. Et même si on se sent parfois perdu, même si on n’est plus toujours certain de l’identité des personnages, la cohérence se fait grâce cette sensation d’intégrité absolue, qu’elle soit dans le bien ou le mal, dégagée par les protagonistes.
Un roman graphique marquant, donc, qui a puisé ses sources dans plusieurs faits réels, et ça se sent. Le lecteur est pris au sérieux, le sujet aussi.
Chronique par Virginie