BD : Bruxelles Métropole (1er cycle)

Auteurs : Santander et Di Giorgio
Editeur : Glénat (Caravelle Urbaine)



Bruxelles avec ses vieux marchés, ses odeurs, son ciel gris, ses bruits de pas, ses maisons vivantes et son mystère. Bruxelles, Métropole…

La première page s’ouvre sur la Grand Place, dorée et chaude, sur quelques marrons lancés par deux enfants pleins de vie, Benoît et Mélina.

Vingt ans passent… De retour après deux années d’absence, Mélina retrouve sa famille déchirée par le drame : son frère est injustement accusé du meurtre sanglant de sa femme, et la santé de sa mère, anéantie par le chagrin, décline rapidement.

Mélina, incapable de croire en la culpabilité de son frère, décide de faire ses propres recherches pour le disculper, tandis qu’en parallèle et à son insu, d’autres meurtres à l’étrange mobile continuent de s’additionner dans un même scénario.

A une époque qui voit probablement s’éteindre le 19e siècle, Bruxelles a encore toute son âme et plane sur le récit comme un personnage à part entière, charismatique, dans une étreinte séduisante et intrigante.

Bruxelles méritait qu’on lui accorde ces pages. Raison pour laquelle, dès la création de la collection "Caravelle Urbaine", son directeur de l’époque, Joachim Regout (notre créateur d’Asteline), eut l’envie de trouver des auteurs pour lui offrir une histoire. Et c’est ainsi qu’il proposa au scénariste Jean-François Di Giorgio (Shane, Mygala, Samouraï), intéressé par ce projet, de collaborer avec un dessinateur chilien indéniablement talentueux qu’il venait de découvrir : Pablo Santander. Parce qu’il y a toujours une histoire autour de l’histoire…

Qu’en est-il alors de ce premier cycle de Bruxelles Métropole (en deux tomes) ?

Un scénario tout droit inspiré des crimes de Jack l’Eventreur, ce qui lui donne tout de même un aspect un peu convenu (mais dans le convenu se cache parfois le plaisir d’une histoire bien menée). Mais avant tout, il faut reconnaître la brillante association du dessin (splendide, au demeurant) à ce récit à la fois obscur et coloré. Ciel voilé ou carrément couvert, lumière sombre et pourtant chaleureuse, on y sent l’atmosphère unique de notre capitale dans ce qui lui reste "d’hier".

J’en garde une sensation sous-jacente de fascination et d’attachement…

Gros coup de cœur pour le "crayon" de Pablo Santander*.

Chronique par Virginie


* qui se confirmera dans A la Vie, A la Lune, dans un autre style (un conte "muet" co-réalisé avec Joachim Regout et Roseline d'Oreye. Cette petite BD est malheureusement épuisée aujourd'hui.)