Editeur : Le Lombard
Luc Orient fait partie de mes lectures de jeunesse. C’est d'abord avec une certaine émotion que j’ai ouvert la présente intégrale, qui compile certains épisodes que j'avais lus dans de vieux journeaux Tintin… Verdict :
Je dis "respect" parce qu'indéniablement, c'est un pan de patrimoine de la BD que Le Lombard réédite là. Il y a quand même tout un univers de science-fiction audacieux pour l’époque (1967-‘68) et quelques belles trouvailles graphiques.
Mais soyons francs : le dessin - très plat - d’Eddy Paape, fortement inspiré par ses contemporains américains, n’a pas pris la patine gracieuse que le temps a octroyé au travail d’un Cuvelier (Corentin, Line), par exemple.
Quant aux quatre scenarii de Greg, ils souffrent malheureusement de la date de péremption - souvent inévitable dans le genre SF* -, mais aussi de nombreux phylactères surchargés, et de protagonistes ultra-stéréotypés.
Luc Orient est belâtre, blond, musclé, un brin macho et à la psychologie finalement insipide. Pour rattraper le fond, il est heureusement accompagné de son ami et scientifique Hugo Kala. Lora, l’assistante bien gentille et toujours dévouée, n’est pas un personnage féminin très marquant. Argos, lui l’est, marquant, davantage par sa bonne sale tête de méchant, ses ambitions de pouvoir restant floues. Les extra-terrestres, eux, sont intéressants... jusqu’à un certain point : dans La planète de l’angoisse, on atteint pleinement le ridicule.
Malgré le talent des regrettés Greg et Eddy Paape (ce dernier a quand même été le professeur influent d’Andreas), cette première intégrale de Luc Orient est malheureusement une (re)lecture indigeste.
* On est d’ailleurs en droit de se demander comment une série appréciable aujourd’hui telle que Les Mondes d’Aldébaran sera perçue dans quelques années.
Luc Orient fait partie de mes lectures de jeunesse. C’est d'abord avec une certaine émotion que j’ai ouvert la présente intégrale, qui compile certains épisodes que j'avais lus dans de vieux journeaux Tintin… Verdict :
Je dis "respect" parce qu'indéniablement, c'est un pan de patrimoine de la BD que Le Lombard réédite là. Il y a quand même tout un univers de science-fiction audacieux pour l’époque (1967-‘68) et quelques belles trouvailles graphiques.
Mais soyons francs : le dessin - très plat - d’Eddy Paape, fortement inspiré par ses contemporains américains, n’a pas pris la patine gracieuse que le temps a octroyé au travail d’un Cuvelier (Corentin, Line), par exemple.
Quant aux quatre scenarii de Greg, ils souffrent malheureusement de la date de péremption - souvent inévitable dans le genre SF* -, mais aussi de nombreux phylactères surchargés, et de protagonistes ultra-stéréotypés.
Luc Orient est belâtre, blond, musclé, un brin macho et à la psychologie finalement insipide. Pour rattraper le fond, il est heureusement accompagné de son ami et scientifique Hugo Kala. Lora, l’assistante bien gentille et toujours dévouée, n’est pas un personnage féminin très marquant. Argos, lui l’est, marquant, davantage par sa bonne sale tête de méchant, ses ambitions de pouvoir restant floues. Les extra-terrestres, eux, sont intéressants... jusqu’à un certain point : dans La planète de l’angoisse, on atteint pleinement le ridicule.
Malgré le talent des regrettés Greg et Eddy Paape (ce dernier a quand même été le professeur influent d’Andreas), cette première intégrale de Luc Orient est malheureusement une (re)lecture indigeste.
Chronique par Jean Alinea
* On est d’ailleurs en droit de se demander comment une série appréciable aujourd’hui telle que Les Mondes d’Aldébaran sera perçue dans quelques années.