Editeur : Dargaud
Malgré
ses qualités indéniables d'écriture, Juan Diaz Canalès a parfois commis
l'erreur de rendre les affaires de son héros félin trop complexes pour
une résolution convaincante en un seul tome. Cette fois-ci, on sent
le scénariste à l'aise dans un registre "road-movie", rendant hommage à quelques grands noms de la "beat generation". Il ne s'est pourtant pas facilité
la vie : les rebondissements sont nombreux et la galerie de personnages
zoomorphes touffue, dans tous les sens du terme.
Blacksad -
désireux d'observer une pause dans sa carrière d'enquêteur - se voit
embarqué malgré lui dans un imbroglio sur les routes de l'Oklahoma. Celles-ci le mèneront sur la piste d'un jeune lion-écrivain déboussolé : Kerouac. Les couleurs
sont chaudes, le ciel bien dégagé, le ton a priori plus léger... mais
l'action n'en est pas moins sordide qu'à l'accoutumée.
Pour la
première fois depuis le premier tome, le dessinateur Juanjo Guarnido nous semble par
contre un chouïa en deçà de ses capacités virtuoses. Diversité et
expressivité des trognes animalières sont bien sûr toujours sublimes,
les couleurs à l'aquarelle nickel, les mises en scène globalement très
réussies... si l'on excepte par exemple la grande pose à moto sur fond
blanc ou les bagarres finales si rapides que la lecture "trébuche" l'une
ou l'autre fois... Et puis certaines cases sont moins fouillées,
traits et ombres étant plus esquissés. Je chicane sans doute, car ça
reste du grand dessin.
Blacksad est une série policière très
appréciée, à raison, dont le second volume, Arctic-Nation, reste selon nous inégalé à ce jour par ses auteurs.
Chronique collective de la rédaction Asteline
Lisez aussi notre avis à propos de
Blacksad - T04 : L'enfer, le silence
ou consultez notre interview de Juanjo Guarnido.
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