Editeur : Bamboo (Grand Angle)
A vingt ans, Raphaël et la désarmante Marie s'étaient filmés et s'étaient promis, quoiqu'il advienne, de passer la nuit de leurs quarante ans ensemble, à Rome. Une promesse qui ne sera pas oubliée, foutant un beau chambard dans la vie assez "rangée" du premier.
On connaissait surtout Jim par des albums-cadeaux thématiques et humoristiques, ou sous le pseudonyme Téhy pour sa veine
science-fiction (Fée et tendres automates, Yiu). Mais depuis Petites Eclipses (avec Fane, chez
Casterman), L'invitation (avec Mermoux, chez Vents d'Ouest) ou, dans une
certaine mesure, Le sourire de la baby-sitter (avec Grelin, chez Soleil), Jim
surprend par des bandes dessinées plus "réalistes", qui savent susciter
l'émotion en questionnant les relations
hommes-femmes à la quarantaine ou encore les retrouvailles entre amis de longue date.
Une nuit à Rome est
un diptyque dont l'auteur signe à la fois scénario et dessin. C'est brillamment mis en scène, de manière très aérée, avec un graphisme réaliste, très maîtrisé, mais aussi très racoleur. Les lecteurs de Largo Winch apprécieront sans doute cette ligne claire et ces protagonistes aux physionomies de mannequins glabres, mais, pour ma part, je trouve ça fort lisse.
L'histoire parvient à rendre l'intensité de tiraillements typiques de
la passion amoureuse dans notre société occidentale contemporaine très déboussolée, voire même
handicapée, dans le domaine affectif. Ne comptez pas ici sur une philosophie de l'amour ou une solution aux émois déstabilisants : Une nuit à Rome propose en revanche un récit rondement mené, aux psychologies finement observées et mâtiné de sensualité. Beaucoup de stéréotypes aussi, mais passons.
Chronique par Joachim
N.B. : Avant même la parution du second tome, un
projet d'adaptation cinématographique d'Une nuit à Rome a été entrepris par
Jacques Malaterre. A suivre, bientôt sur les grands écrans ?