"Sur
la quatrième de couverture (du Petit Prince, ndlr.) j’ai voulu faire une grande image en noir et
blanc à la Hugo Pratt. Enfin, à la mec maladroit qui aime Hugo Pratt.

Et après je
me suis dit "et si je rajoutais plein de calques dessus et que je
gribouillais l’encrage sur l’ordinateur ?". Je sais que pour les jeunes
gens ça va de soi, mais pour moi, encrer sur l’ordinateur, c’est un peu
comme manger du lait après la viande, fumer le shabbat ou croiser les
effluves, c’est mal. Oui mais quand même c’est très excitant.
(...)
Cher site internet,
Tu vas rire, finalement j’ai refait les dessins sur du papier.

Après trois
jours d’ordinateurs, il m’a fallu vingt minutes pour retrouver mon
dessin, sa précision. Je ne plaide pas pour ceci ou pour cela. Je vais
m’acharner à fond sur la tablette. C’est à dire qu’au prix qu’elle coûte, je n’ai pas envie d’annoncer à mon entourage que j’aime mieux un bloc
de papier crobard et une plume atome dont l’ensemble coûte moins de dix
euros. Je n’ai pas d’a priori sur les ordinateurs. Je pense que pour la
peinture c’est formidable, parce que l’approximation de la vitre est
une abstraction de peintre. Mais pour le dessin, je n’y suis pas encore.
On verra bien !!!!"
(Extraits du blog Le Petit Monde de Joann Sfar, les 11 et 14/10/2011)