Editeur : Tanibis
A la suite de Will Eisner (L'appel de l'espace), de Fred (Philémon), de Marc-Antoine Mathieu (Julius Corentin Acquefacques) ou des auteurs "oubapiens" de l'Association, Diego Agrimbau et Lucas Varela - deux argentins aux noms qui ne nous sont pas très familiers* - ont décidé de poursuivre l'exploration des alternatives narratives du 9e art.
Dans
chacune des 6 histoires courtes qui composent l'ouvrage, les auteurs
créent un parallèle entre une pathologie et un dérèglement de codes
propres à la bande dessinée. L'agnosie liée à une lésion cérébrale d'une
protagoniste sera rendue par un jeu de déstructure et d'analogies entre
différents composants de son environnement.
La claustrophobie poussera
une jeune gothique à sortir des cases, puis de la page, non
sans conséquences. Une enquêtrice synesthésique est sollicitée pour les
perceptions différées qu'elle peut percevoir sur le lieu d'un crime.
Victime d'un accident, une étudiante en lettres ne comprend plus les
messages verbaux de ses interlocuteurs (aphasie) et l'on suit ses
pensées inscrites dans les recoins du décor.
Etc.
Chaque
chapitre démarre par une présentation à nu du personnage atteint, ses
vêtements et autres accessoires à découper, recoller et une définition
du trouble neurologique qui lui a été diagnostiqué.
Chronique par Joachim
* hormis La bulle de Bertold (Albin Michel), dont Agrimbau signait déjà le scénario. Quant au dessinateur Varela, recherches faites, on apprend qu'il a, entre autres, collaboré avec Carlos Trillo.