BD : Le cavalier suédois

Auteurs : Perutz et Mourey
Editeur : Les Impressions Nouvelles




Les Impressions Nouvelles proposent donc cette adaptation du roman de Léo Perutz, entré dans les classiques de la première moitié du XXe siècle, où se raconte l’histoire d’un voleur anonyme ayant usurpé l’identité d’un jeune bourgeois aux élans patriotiques, Christian von Tornefeld, en laissant ce dernier prendre sa place dans un bagne pour soi-disant le protéger d’une menace de mort.

Tout cela se déroule au début du XVIIIe siècle, en temps de guerre, et notre voleur s’enrichit par de nombreux larcins d’objets religieux afin de racheter les dettes de la jeune Maria Agneta, cousine et fiancée du jeune Christian, dont il s’est épris. Cette dernière, épuisée par sa condition de plus en plus précaire, croit reconnaître en l’individu celui qu’elle a toujours aimé, d’autant qu’il lui présente toutes les informations nécessaires pour lui prouver son identité. 

Découvrant les joies du cocon familial, devenu mari et père, le faux Christian Von Tornefeld devra pourtant faire face à ses vieux démons et, surtout, aux remous de sa conscience.

Si le style originel était un brin désuet et bavard, cette version en bande dessinée lui offre une belle bouffée d’oxygène par sa mise en page, sa structure plus synthétique, sa gamme chromatique limitée et son don pour les suggestions, laissant ainsi aux dialogues faire le travail de narration avec brio.

Un graphisme post-médiéval, donnant l’impression de s’être inspiré de vieilles gravures et cartes de tarots anciens, ce qui porte l’histoire avec beaucoup de justesse. Bref, un support contemporain qui redonne du souffle à ce roman qui n’avait peut-être pas si bien vieilli…

Chronique par Virginie