Après
le récit de vacances dans Le pays des cailloux qui marchent, ce
cinquième tome nous ramène à la vie scolaire. Rebecca a bientôt 7 ans et
montre toujours autant de zèle à écrire au tableau, espérant ainsi
obtenir de bons points et une belle image animalière que son professeur,
Monsieur Rébaud, réserve à ceux qui le méritent. Enseignant modèle, à
l’écoute des enfants tout en les faisant bien travailler, il suscite
autant l'admiration de la fillette que de la curiosité sur sa vie
privée.
Et à propos de vie privée, la soeur de l'héroïne,
Coralie, en inconsolable peine de coeur, elle "tchatte" en ligne avec un
mystérieux "Rigolo masqué". Quant à leur grand-père, Pépé Bestiole,
celui qui n'aime pas l'eau, mange du saucisson à la place des légumes et
fume beaucoup, il a dû rentrer d'urgence à l'hôpital. C'est dans ce
contexte préoccupant que va ressurgir Ernest, le microbe, en défenseur
de son amie contre le virus de la grippe qui cherche à contaminer les
écoliers.
Antonello Dalena ravit les lecteurs avec un dessin
expressif qui semble mêler des influences aussi diverses que les mangas,
les cartoons ou la veine humoristique de Cyril Pedrosa. Le tout est
rehaussé par la belle palette de Cecilia Giumento, alternant couleurs
pastel et flashy pour une justesse d'atmosphères remarquable. Quant à
Guillaume Bianco (qui, en auteur complet, nous a aussi convaincu avec
Billy Brouillard),
son scénario découpé en saynettes humoristiques ou émouvantes ne lasse à
aucun moment et donne très envie de découvrir la suite au prochain
volume.
Avec Mamette de Nob, Ernest et Rebecca est
incontestablement l'une des bandes dessinées familiales qui prennent le
relais, à leur façon et avec brio, de la tendre série Jojo de
feu-Geerts.
Chronique par PJ