Editeur : Soleil
Dans un cimetière sculptural, les fillettes
blêmes de l’internat pleurent sur le cerceuil d’une des leurs. Elisabeth,
mignonne poupée de treize ans au teint encore plus blafard, aux cheveux blancs, aux cernes et pupilles rouges, réalise que c’est elle-même qui va être enterrée. Mélancolie et
désespoir seront au menu de cette non-vie de spectre en errance, tandis que
dans l’établissement scolaire tenu de main de fer par les bonnes sœurs,
certaines petites pensionnaires mènent l’enquête et cherchent à entrer en
contact avec la défunte.
Barbara Canepa est co-créatrice des séries à
succès Monster Allergy (une série de BD "jeunesse") et Sky Doll (série de BD science-fiction adulte), qui, chacun dans
leur genre, proposent des univers originaux et des histoires surprenantes. Si on retrouve
sa patte graphique aguicheuse - assistée ici par Anna Merli - , elle semble tomber
avec End dans la facilité, ayant bien saisi ce qui plaît
aujourd’hui au public adolescent. Le fantastique gothique s'est fort esthétisé, voire même devenu maniéré, ces dernières années et c’est une forme de
synthèse de ce genre toujours très en vogue que propose cette série prévue en 3 tomes.
Ainsi on trouve, dès l’attrayante couverture, ce
mélange d’influences manga, Disney (cf. les personnages animaliers secondaires), Harry Potter, Sambre et Tim Burton réunis, mâtinées
d’arabesques végétales art nouveau et de plongées dans des ambiances romantiques
sombres, des clair-oscurs à dominante turquoise. Forêt lugubre, architectures aussi rococo que désolées, chat (à tentacules) noir, chauve-souris
(à pattes de poule), hibou blanc… voilà autant d’éléments qui finissent par
composer une sorte de puzzle visuel très cliché.
Si ces poncifs avaient été
détournés au service d’un solide scénario, ç’aurait été séduisant, mais malgré
les mystères disséminés pour donner envie de suivre le récit, ce dernier n’est
que très moyennement convaincant.
Autre remarque : j’ai trouvé la typographie
particulièrement petite et du coup inconfortable à lire.
Chronique par Jean Alinea