BD-reportage : La survie de l’espèce

Auteurs : Jorion et Maklès
Editeur : Futuropolis



On devait déjà à Paul Jorion, cet anthropologue et sociologue belge, le livre Capitalisme à l’agonieAvec un autre essai, intitulé Misère de la pensée économique (chez Flammarion Champs), mais aussi une bande dessinée parodique, La survie de l’espèce, (chez Futuropolis), l’auteur rue doublement dans les brancards et dénonce l’état du monde financier et les catastrophes que ce dernier continue à produire en chaîne, à une vitesse sans cesse accrue en direction d’une issue qui pourrait s’avérer fatale à l’humanité.

Dans la BD, très efficacement mise en images par Grégory Maklès, on nous présente le travailleur anonyme sous les traits d’un bonhomme légo, qui subit sans cesse plus de règles dictées par un patron militaire et qui sont régies par un petit moustachu insatiable et vain, caché derrière un mur de fric qui ne cesse de s’élever : le détenteur du capital. En personnages secondaires, un Rahan dénué de muscles, le trombone Windows 2000, Terminator, Nicolas et Pimprenelle ou encore Liliane Bettencourt viennent prêter main forte à cette caricature cinglante de la logique économique. Logique économique qui relève bien plus d’un jeu cynique et inique que d’une science prospère au profit du plus grand nombre. N’allez pas pour autant croire que tout ça manque de sérieux : des repères historiques et des constats très documentés sur l’affairisme de notre système font conscientiser au lecteur l’urgence de la situation.

Dans son essai Misère de la pensée économique, avec beaucoup moins d’humour mais davantage d’analyse, Jorion décortique l’innommable et nous invite à nous réveiller, à montrer ce dont l’espèce est capable en matière de solidarité et lance un appel au monde politique dans la reconsidération de la façon dont sont gérés le PIB, la propriété privée, la spéculation, etc. Des exposés souvent désespérants mais brillants.

A lire aussi pour ses pistes de réflexion, le blog de l’auteur : http://www.pauljorion.com/blog

Chronique par Joachim


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