Editeur : Gallimard
Je m’appelle Mina et j’adore la nuit. Et Mina adore aussi son arbre, les merles et leurs œufs si jolis, les mots qu’elle chamboule en tout sens et surtout cette absurdité du quotidien qui le rend si intéressant. La nuit tout semble possible mais le jour, quand vient la cage de l’école, ce petit oiseau, fait pour la joie, ne sait plus comment chanter.
Mina a perdu son père quand elle était petite et il n’a, aujourd’hui, plus que l’odeur d’un souvenir. Mais heureusement qu’il y a mam, si compréhensive du monde de Mina.
Jouant sur le graphisme des mots pour découdre le texte-journal en contes, exercices poétiques, citations, jeux, confidences et balades imaginaires, David Almond offre une belle dynamique à ce questionnement existentiel d’une adolescente qui se cherche partout où on ne l’attend pas. Qui préfère l’école du monde aux mathématiques, la créativité du mot à la rigueur d’un cadre scolaire où elle pense que tout le monde doit entrer dans le même moule. Inventif, ce roman invite le lecteur à s’émerveiller et à faire entrer plus de poésie et de fantaisie dans son quotidien par des petites "activités hors piste" telles que lire les poèmes de William Blake, imaginer ce que deviendra son urine au moment où on tire la chasse, écrire une page absurde, emmener une ligne en promenade ou danser sous un réverbère en se rappelant qu’on est une étoile…
Des passages émouvants et de belles trouvailles dans ce récit, donc, qui fait le lien avec un précédent roman de David Almond, Skellig, où la curieuse et attachante Mina avait déjà son mot à dire…
Chronique par Virginie