Editeur : Actes Sud (Babel)
Un long couloir aux murs ébréchés, pourtant omniprésents et indestructibles, voilà à quoi ressemble peut-être une vie tenue par un secret. L’histoire débute avec les années 1950, on est à Londonderry, en Irlande du Nord, dans un foyer catholique. Sur le narrateur et sa famille plane l’ombre d’Eddie, l’oncle disparu. On le dit mort dans l’explosion d’une distillerie, pendant un raid de l’IRA, dont il faisait partie. Mais la vérité est-elle vraiment ce qui se dit ? Toutes ces ombres dans le regard du père, cette angoisse dans celui de la mère et ce silence auquel tant de gens s’accrochent lorsqu’on prononce son nom...
Construit en trois parties, six chapitres et quarante-sept (courts) sous-chapitres, ce roman se dévoile en toute habileté et délicatesse, proposant des moments de vies, pas toujours liés les uns aux autres si on les observe superficiellement, et pourtant intimement unis. Ils donnent une vision subtile de l’Histoire, du quotidien dans la peur, le qu’en-dira-t-on, les légendes rurales, les violences explicites et les violences larvées, mais aussi de l’éducation, du contexte politique, du catholicisme dans ses valeurs et ses rigidités, d’un mode de communication complexe et de frontières si troubles entre les hommes et leurs codes si particuliers. De l’apprentissage, simplement, de la Vie.
Le narrateur est un enfant qui grandit, un adolescent qui se découvre, au rythme d’événements d’apparence anecdotique et de tournants dramatiques de l’histoire irlandaise (les uns et les autres entremêlés avec une justesse incroyable par l’auteur). Mû par le besoin de remplir les silences de sa famille, de détricoter le filet dense de ses secrets, il construira sa vie avec le poids de ce qu’il comprend progressivement et qu’il devra apprendre à taire, par amour des siens.
Paru originellement en 1996, A lire la nuit est le premier roman de Seamus Deane. Un remarquable et époustouflant début dans la fiction, mais seule tentative à ce jour (quel regret !), car il est principalement auteur d’essais sur l’histoire et la littérature irlandaise, ainsi que de poésie.
Ce livre est magnifique, sobre et sensible. Rempli de décence et d’authenticité. Il nous raconte, nous parle, en toute intimité, dosant parfaitement le rythme et la confidence. Dans l’obscurité.
Construit en trois parties, six chapitres et quarante-sept (courts) sous-chapitres, ce roman se dévoile en toute habileté et délicatesse, proposant des moments de vies, pas toujours liés les uns aux autres si on les observe superficiellement, et pourtant intimement unis. Ils donnent une vision subtile de l’Histoire, du quotidien dans la peur, le qu’en-dira-t-on, les légendes rurales, les violences explicites et les violences larvées, mais aussi de l’éducation, du contexte politique, du catholicisme dans ses valeurs et ses rigidités, d’un mode de communication complexe et de frontières si troubles entre les hommes et leurs codes si particuliers. De l’apprentissage, simplement, de la Vie.
Le narrateur est un enfant qui grandit, un adolescent qui se découvre, au rythme d’événements d’apparence anecdotique et de tournants dramatiques de l’histoire irlandaise (les uns et les autres entremêlés avec une justesse incroyable par l’auteur). Mû par le besoin de remplir les silences de sa famille, de détricoter le filet dense de ses secrets, il construira sa vie avec le poids de ce qu’il comprend progressivement et qu’il devra apprendre à taire, par amour des siens.
Paru originellement en 1996, A lire la nuit est le premier roman de Seamus Deane. Un remarquable et époustouflant début dans la fiction, mais seule tentative à ce jour (quel regret !), car il est principalement auteur d’essais sur l’histoire et la littérature irlandaise, ainsi que de poésie.
Ce livre est magnifique, sobre et sensible. Rempli de décence et d’authenticité. Il nous raconte, nous parle, en toute intimité, dosant parfaitement le rythme et la confidence. Dans l’obscurité.
Chronique par Virginie