Editeur : Gallimard
Jean Giono, c’est une écriture qui sent bon les craquements de feuilles et les vieux pulls en laine, ce sont les peaux tannées, les gens vrais, dans tout ce qu’ils ont de beau et de rude, de laid et de tendre. Ce sont les contrastes mis en forme avec une douceur, un charme extrême. Dans la lumière comme dans l’obscurité.
Avec L’homme qui aimait les arbres, nous sommes peut-être moins dans un récit de contrastes mais bien dans une réelle ode au respect de la nature, à la patience, à l’obstination saine et à l’authenticité. L’histoire d’un seul homme dont l’impact sur le monde, dans toute sa modestie, grandit dans une beauté magistrale.
Elzéard Bouffier, c’est lui, l’homme qui plante des arbres. Et qui recrée un monde, autour de sa solitude.
Une très jolie et paisible nouvelle, pleine d’optimisme, audible par la lecture très juste de Jacques Bonnaffé, mais aussi proposée en ouvrage illustré par Joëlle Jolivet, avec deux scènes pop-up qui donnent un cachet supplémentaire au support papier.
Support papier soutenu par l’Office National des Forêts et, selon les indications, imprimé sur du papier provenant de forêts destinées à la création de pâte à papier… Très joli, mais saura-t-on si ces forêts sont gérées de manière responsable ? Pas de logo PEFC (Programme Européen des Forêts Certifiées) ni FSC (Forest Stewardship Council) sur ces livres imprimés… en Chine !
Un paradoxe un peu décevant pour la réédition d’un texte qui met en avant le respect et la générosité de la nature.
Chronique par Virginie