BD : Barracuda - T01 : Esclaves

Auteurs : Dufaux et Jérémy
Editeur : Dargaud



Pas sûr que Barracuda ait besoin de mon coup de main pour trouver son public : avec Jean Dufaux comme scénariste, peu de chance qu'il puisse passer inaperçu. Multi-fêté, multi-plébiscité, ce dernier montre une nouvelle fois qu'il est rompu à tous les exercices.


Or donc, Mesdames, Messieurs, le genre exploré par cette nouvelle série sera... les histoires de pirates. De l'aveu de l'auteur, il a essayé d'échapper à la surenchère et les clichés généreusement balancés à la face du monde par la récente saga Pirates des Caraïbes. C'est globalement vrai. On évite les histoires de navigations sur les mers et tout le gloubi boulga hollywoodien. Mais on n'élude pas, par contre, les histoires de trésor caché et d'esclavage. Peut-on décemment faire autrement dans une BD qui se veut un récit "de genre" ?


A la suite d'un abordage, trois "femmes" sont faites prisonnières (puisque seuls les hommes sont occis sans pitié). Promis(es) à l'esclavage, chacune (?) est vendue à un habitant de l'île des pirates, alors que des moines essayent de sauver les âmes qui peuvent l'être par des moyens fort peu conventionnels. Luttes, résistances, avilissements, alcool, violences, alors qu'une des "capturées" se révèle avoir une sexualité plus problématique que prévu et que les nouveaux propriétaires varient du bandit de grand chemin au chevalier des plus étranges.

Pour ne pas désorienter le lecteur, Jérémy dessine au plus près du style Delaby (normal, il fait partie de son atelier) et réussit haut la main le présent tome qu'il commet de bout en bout. Une telle maîtrise graphique et un tel sens du découpage à 23 ans, ça fait plaisir à voir ! Fans de Murena et autres, venez et appréciez tous ! A-t-on vraiment besoin de plus d'originalité quand on a constitué depuis longtemps une équipe qui gagne ? A mon cœur défendant, moi, humble chroniqueur qui adore Delaby, je répondrai que... non.

Chronique par Yves