Un ouvrage bien utile au néophyte comme au connaisseur pour s'y retrouver parmi toutes les mouvances artistiques qui se sont développées depuis la seconde moitié du XXe siècle. Fractalisme, bad painting, cobra, simulationnisme, body art, graffiti art, art féministe... toutes ces "écoles" ne pouvaient mieux se définir que par la présentation de leurs principaux représentants (près de 550 artistes choisis).
Outre une notice biographique, l'évolution chronologique du travail, un mini-aperçu par l'image, on retrouve aussi une citation de chaque artiste qui définit globalement sa démarche et ses engagements.
On trouvera également un glossaire des principaux termes techniques propres à l'art contemporain.
On trouvera également un glossaire des principaux termes techniques propres à l'art contemporain.
Bref, voilà un livre qui suscite la curiosité, l'envie de se déplacer dans des expositions, de se faire une opinion.
Par contre, pour plusieurs tendances récentes, le discours ou l'animation camouflent l'absence d'oeuvre. Il ne peut y avoir d'oeuvre s'il n'y a plus ni idée nouvelle, ni savoir-faire. La soi-disant "avant-garde" actuelle ressemble davantage à une arrière-garde - sponsorisée - basée sur la contre-culture des années '60. Emettre une réserve sur de l'art contemporain, c'est risquer d'être catalogué comme réactionnaire, mais n'est donc pas forcément moins conservateur celui qui le prétendrait.
Dans une polémique télévisuelle française, j'avais noté une remarque intéressante quant au prix de certaines "oeuvres", dépassant ceux attribués à des Poussin ou Rembrandt. Un des invités déclarait : "Il y a une corrélation totale entre la crise du capitalisme financier et l'art contemporain sur le plan du prix et du contenu : en fait on achète très cher des non-oeuvres avec de l'argent qui n'existe pas. Le capitalisme produit du profit sur le profit, du faux argent qui ne provient pas du travail et donc sans valeur ajoutée concrète. Ces montages financiers délirants et abstraits se convertissent en une autre abstraction vide appelée "oeuvre-d'art". Du rien qui se transforme en rien. On voit le rapport immoral et obscène qui lie la finance mondialisée à cet art inexistant."
Qu'on l'aime ou qu'on le décrie, l'art contemporain suscite débat, et ce dictionnaire pourra sans doute alimenter celui-ci au-delà des habituels a priori.
Par contre, ni cet ouvrage de référence, ni le plus pointu des spécialistes ne sont en mesure de pouvoir définir quels artistes et courants d'aujourd'hui auront durablement marqué leur époque.
Par contre, ni cet ouvrage de référence, ni le plus pointu des spécialistes ne sont en mesure de pouvoir définir quels artistes et courants d'aujourd'hui auront durablement marqué leur époque.
Chronique par Jean Alinea