Auteurs : Giroud, Lapière & Meyer
Editeur : Futuropolis
Il y a d’abord Kerry, jeune journaliste pour un magazine littéraire, reniée par son père et en éternelle quête de reconnaissance. Il y a ensuite Carson McNeal, écrivain dont la renommée est égale à l’anonymat, l’auteur n’ayant jamais accordé de rencontre, interview ou photographie. Et c’est de ce mythe vivant, producteur de best-sellers, que Kerry veut percer le secret, tentant par tous les moyens de remonter jusqu’à lui. Parallèlement à ce récit, il y a celui, qu’on suppose fruit de la plume McNeal, d’Afia, jeune réfugiée libanaise, amnésique de sa vie d’enfant au Liban et sortant d’un séjour en prison pour prostitution et toxicomanie.
Alors que Kerry peut enfin toucher ses espoirs du bout des doigts, Afia, elle, tente de reconstituer son histoire. Et, surtout, de venir à bout du cauchemar récurrent qui la hante et où l’horreur finale est occultée par… une page noire.
Deux histoires qui s’enchevêtrent dans des styles graphiques différents - bonne idée de Ralph Meyer -, rendant la lecture fluide et l’atmosphère plus adaptée à chacune. Deux histoires pour trois identités à (re)trouver, plus liées qu’il n’y parait.
Si le scénario pèche par l’usage de certains poncifs et un épilogue décevant, la lecture de cette bande dessinée est tout à fait agréable et prenante. On s’attache plus aux questionnements des personnages qu’aux personnages eux-mêmes mais tout cela n’empêche pas de suivre leurs péripéties existentielles d’un œil curieux et attentif.
On y trouve aussi un côté cinématographique évident, une mise en page classique (qui sert le récit), des dialogues un peu trop explicatifs mais, qu’à cela ne tienne, Page noire fera passer un bon moment de lecture aux amateurs de Giroud et Lapière.
Chronique par Virginie