Gabin (oui ceci est bien un prénom) est chineur : il va de ville en ville, de village en village pour dénicher toutes les antiquités de bonne qualité qui peuvent être achetées à bon compte, ceci avant que les habitants ne déballent tout sur le trottoir le dimanche matin et essayent de vendre leurs vieilles occasions.
La télé a déjà bien saisi tout le parti qu'on pouvait retirer du concept, et, effectivement, il y a un petit air de Louis la Brocante dans cette histoire, sauf que le héros est vachement plus jeune que Victor Lanoux.
Au gré de ses périgrinations, il mettra bien malgré lui le doigt sur un vieux secret de famille qui aurait mieux fait de rester dans son armoire. Quelque chose a visiblement eu lieu dans le passé qui n'est sans doute pas sans rapport avec l'institut psychiatrique qui se trouve dans le coin. Mais les faits restent flous jusqu'à ce qu'ils débouchent sur le meurtre...
Le scénariste Bétaucourt est nouveau dans le domaine de la BD. Journaliste de formation, on pouvait penser qu'il apporterait un regard inattendu sur le neuvième art, mais en fait, non. Au contraire, il invente une trame conventionnelle qui ne déparerait pas dans les séries policières standard qui passent à la télé. Et honnêtement, dans le genre, c'est réussi. Sans réelle surprise, mais réussi. Gageons qu'il s'affranchira un peu plus de la norme par la suite : c'était déjà pas mal de s'y conformer avec succès pour un coup d'essai.
Pagot emballe le tout dans un dessin d'excellente facture qui conforte l'impression de lire une BD conçue pour passer un bon moment sans se prendre la tête. Il réussit à rendre de façon convaincante l'ambiance provinciale avec les forts-en-tête, les petites frappes locales, les habitants renfrognés et les piliers de comptoir attendus à la maison par mémé.
Chronique par Yves