Vampyres – sable noir (2 tomes)

Auteurs : Collectif
Editeur : Dupuis




Fil conducteur des deux tomes de Vampyres : une malédiction s’abat le 3 novembre dans la bourgade de Sable Noir. Pour plancher sur le sujet, six écrivains qui pondent autant de nouvelles. Elles sont adaptées
d'une part en moyens métrages pour le petit écran (les chaînes françaises Canal Jimmy et Ciné Cinéma Frisson sont sur le coup) et d'autre part en bandes dessinées.

Je n’ai pas eu les six récits sous les yeux (publiés chez J’ai lu), ni vu les films. Mais il y a tout de même des signes qui ne trompent pas et il est évident que les trames développées n'apportent pas
beaucoup d’innovations au thème. La plupart des histoires font dans le sang qui gicle sans discernement ni finesse : poitrines déchiquetées, cous percés de trous, hordes à la recherche de chair fraiche lâchées dans les rues, tout y est ! A côté, on finirait par trouver que Twilight (actuellement sur les écrans) fait dans le cinéma d’art et d'essai !

Au jeu de l’inventivité, l’écrivain Thierry Jonquet sort notablement du lot, et de loin ! Les vampires de son épisode ne sont que des trompe-l’œil et le héros-romancier réquisitionné pour imaginer une énième déclinaison au thème très tendance des immortels aux dents longues est à mourir de rire (on espère que la ressemblance avec Jonquet est purement fortuite). Pas de sang qui tache, et c’est tant mieux ! Juste un scribouillard "has been" qui essaye de se refaire un nom à bon compte entre deux crises de psoriasis. Le second degré de l’excellent dessin de Michel Durand fait le reste.

A épingler également, Dans la Peau de Caryl Férey, qui essaie d’éviter les clichés du genre horrifique et y réussit relativement, si on excepte ceux du sexe aseptisé et de la pseudo-modernité-branchée.

Alizarine de Colin Thibert part bien et se réceptionne dans une horreur totale assez saisissante. Dommage que le cheminement passe par des poncifs éculés qui annihilent grandement l’intérêt. En plus, le dessin est un peu trop terre-à-terre pour générer une ambiance prenante.

Car c’est aussi ça une nouvelle : pas seulement une histoire, mais aussi une ambiance ! Et une constatation s’impose : les trois adaptations qui restent à évoquer ne sont pas parvenues à en créer une qui masquerait l’absence patente d’idées neuves, même lorsque le dessinateur se démène pour intriguer le lecteur (cf. Tommy Redolfi et sa Maison sur la Colline au graphisme original mais qui reste sans effet).

Chronique par Yves