Auteur : Luc Delisse
Editeur : Les Impressions Nouvelles
Si la réalité inspire souvent la fiction, l’inverse peut-il être vrai ? Dans un roman où le personnage porte le même nom que l’auteur et pourtant n’a pas vécu les mêmes choses, parait-il, on aurait envie d’y croire. Là où le scénario pourrait mener la vie par le bout du nez, où il n’y aurait qu’événements dont l’interprétation fait tout, sensations, retournements, brusqueries douces et étrangetés quotidiennes.
Luc, dans le roman, a dépassé les cinquante ans, enseigne le scénario dans une université de Genève, est amoureux d’une femme plus jeune, a écrit une thèse sur Sacha Guitry, s’intrigue des événements mystérieux survenus dans les demi-couloirs de l’établissement, tente l’impartialité professorale avec difficulté, n’a pas de souci financier et s’essaie justicier des abus hiérarchiques. Luc, l’auteur, n’aurait rien vécu de tout ça. Pas encore, au fond, rien n’est sûr.
Un roman écrit avec un fond d’évidence, sans mesure, pertinent et avec une dose tout à fait acceptable d’insolence cinquantenaire. À la fois bougon, amusé, intellectuel, blasé et curieux, le ton du narrateur crée ainsi la densité du récit avec naturel, fluidité, malgré quelques longueurs et instabilités narratives qui quelques secondes, parfois, nous font perdre le fil. Un aspect négligeable qui n’altère pas l’intérêt de ce roman qui, comme dit son auteur, « n’a rien « à vendre » : ni théorie, ni idées, ni commentaire. Il existe, dans son état de désir et de sensations, comme existent les morsures de l’amour, ou l’odeur des embruns, ou les pointes des danseuses de Degas, en contre-plongée : saveur rêche et rapide, qui distrait l’écrivain et son lecteur de tourments plus aigus. »
Une expérience littéraire piquante et bien vue.
Editeur : Les Impressions Nouvelles
Si la réalité inspire souvent la fiction, l’inverse peut-il être vrai ? Dans un roman où le personnage porte le même nom que l’auteur et pourtant n’a pas vécu les mêmes choses, parait-il, on aurait envie d’y croire. Là où le scénario pourrait mener la vie par le bout du nez, où il n’y aurait qu’événements dont l’interprétation fait tout, sensations, retournements, brusqueries douces et étrangetés quotidiennes.
Luc, dans le roman, a dépassé les cinquante ans, enseigne le scénario dans une université de Genève, est amoureux d’une femme plus jeune, a écrit une thèse sur Sacha Guitry, s’intrigue des événements mystérieux survenus dans les demi-couloirs de l’établissement, tente l’impartialité professorale avec difficulté, n’a pas de souci financier et s’essaie justicier des abus hiérarchiques. Luc, l’auteur, n’aurait rien vécu de tout ça. Pas encore, au fond, rien n’est sûr.
Un roman écrit avec un fond d’évidence, sans mesure, pertinent et avec une dose tout à fait acceptable d’insolence cinquantenaire. À la fois bougon, amusé, intellectuel, blasé et curieux, le ton du narrateur crée ainsi la densité du récit avec naturel, fluidité, malgré quelques longueurs et instabilités narratives qui quelques secondes, parfois, nous font perdre le fil. Un aspect négligeable qui n’altère pas l’intérêt de ce roman qui, comme dit son auteur, « n’a rien « à vendre » : ni théorie, ni idées, ni commentaire. Il existe, dans son état de désir et de sensations, comme existent les morsures de l’amour, ou l’odeur des embruns, ou les pointes des danseuses de Degas, en contre-plongée : saveur rêche et rapide, qui distrait l’écrivain et son lecteur de tourments plus aigus. »
Une expérience littéraire piquante et bien vue.
Chronique par Virginie