Auteurs : Baradat & Oliveira
Editions : Bamboo (Grand Angle)
Lors de sa sortie en 2007, j’avais déjà été impressionné par la qualité du tome 1 de Hellheim. Une maturité graphique étonnante, un scénario dense. J’attendais donc la sortie du 2e épisode avec impatience.
Vœu exaucé aujourd’hui. Mais en fait non, ou plutôt presque, mais pas tout à fait. Pour le dire plus clairement, le volume ici chroniqué n’est pas la suite : c’est la compilation des 2 volets du diptyque en un seul bouquin, sans que le 2e ait bénéficié d’une sortie individuelle. De plus, les éditeurs ont délaissé la couleur pour tout imprimer en noir et blanc et dans un petit format, plus petit que la taille d’origine. Etrange. D’autant que l’art – bien réel – des scénariste et dessinateur a d’autant moins de place pour s’exprimer.
Carol Ann Lewis a quelques problèmes avec les jeunes gens de son âge qui la traitent volontiers d’extraterrestre. Il faut dire qu’il y a de quoi être à côté de ses baskets : elle n’a, notamment, jamais connu son père. Mais le décès tragique de sa mère précipite les choses. Ses oncle et tante, à qui elle fait peur autant qu’aux autres, retrouvent son paternel qui l’embarque à Londres dans son magasin d’antiquités. Mais là, alors qu’elle pensait trouver le repos et les réponses à ses questions, c’est tout le contraire qui se produit. Et si elle n’est pas vraiment extraterrestre, ce qu’elle va découvrir sur son identité n’est guère plus rassurant…
Louangeons d’abord le dessinateur Jean-Philippe Baradat. Le niveau qu’il atteint pour sa première série BD déconcerte : son trait n’a rien à envier à personne. Il parvient très bien à faire exister un monde parallèle étrange, sombre mais fascinant, où les chairs brûlées restent très graphiques, quelque part entre la noirceur SM de Giger et la bande dessinée franco-belge classique, sans que Hellheim ne puisse être réduit à l’un ou l’autre ou même à la moyenne des deux. Des dessinateurs qui débutent avec un tel brio en bande dessinée, on en redemande !
A cela s’ajoute le scénario très travaillé de Paul Oliveira. Il réussit une vraie gageure : s’approprier le thème des mondes parallèles interconnectés sans qu’on ait un effet de déjà-vu. Peut-être parce qu’il l’enrichit en replaçant l’histoire fantastique dans le contexte de relations familiales touchantes. Une qualité qui fait que, malgré le sujet archi-connu, on n’a jamais l’impression de lire une série B ou Z, mais bien l’œuvre d’auteurs qui ont la volonté de dépasser les genres et de s’affranchir des étiquettes. Et si la densité est parfois telle qu’on a du mal à suivre, on met de bonne grâce cet inconvénient sur le compte du petit format.
Alors oui, justement. Ayant la chance d’avoir le tome 1 dans ma bibliothèque, j’ai pu apprécier - outre le talent des auteurs - les couleurs d'origine de Christophe Lagrange, qui avait le don de rendre attractifs les pires cauchemars. On peut rêver de ce qu’aurait donné le diptyque s’il avait été publié en pleine taille et en couleurs. Mais malgré ces réserves (ou attentes déçues, si vous préférez), je peux assurer le lecteur que, même avec les limitations de cette édition, Hellheim a des qualités que peu de bandes dessinées fantastiques arrivent à atteindre.
Editions : Bamboo (Grand Angle)
Lors de sa sortie en 2007, j’avais déjà été impressionné par la qualité du tome 1 de Hellheim. Une maturité graphique étonnante, un scénario dense. J’attendais donc la sortie du 2e épisode avec impatience.
Vœu exaucé aujourd’hui. Mais en fait non, ou plutôt presque, mais pas tout à fait. Pour le dire plus clairement, le volume ici chroniqué n’est pas la suite : c’est la compilation des 2 volets du diptyque en un seul bouquin, sans que le 2e ait bénéficié d’une sortie individuelle. De plus, les éditeurs ont délaissé la couleur pour tout imprimer en noir et blanc et dans un petit format, plus petit que la taille d’origine. Etrange. D’autant que l’art – bien réel – des scénariste et dessinateur a d’autant moins de place pour s’exprimer.
Carol Ann Lewis a quelques problèmes avec les jeunes gens de son âge qui la traitent volontiers d’extraterrestre. Il faut dire qu’il y a de quoi être à côté de ses baskets : elle n’a, notamment, jamais connu son père. Mais le décès tragique de sa mère précipite les choses. Ses oncle et tante, à qui elle fait peur autant qu’aux autres, retrouvent son paternel qui l’embarque à Londres dans son magasin d’antiquités. Mais là, alors qu’elle pensait trouver le repos et les réponses à ses questions, c’est tout le contraire qui se produit. Et si elle n’est pas vraiment extraterrestre, ce qu’elle va découvrir sur son identité n’est guère plus rassurant…
Louangeons d’abord le dessinateur Jean-Philippe Baradat. Le niveau qu’il atteint pour sa première série BD déconcerte : son trait n’a rien à envier à personne. Il parvient très bien à faire exister un monde parallèle étrange, sombre mais fascinant, où les chairs brûlées restent très graphiques, quelque part entre la noirceur SM de Giger et la bande dessinée franco-belge classique, sans que Hellheim ne puisse être réduit à l’un ou l’autre ou même à la moyenne des deux. Des dessinateurs qui débutent avec un tel brio en bande dessinée, on en redemande !
A cela s’ajoute le scénario très travaillé de Paul Oliveira. Il réussit une vraie gageure : s’approprier le thème des mondes parallèles interconnectés sans qu’on ait un effet de déjà-vu. Peut-être parce qu’il l’enrichit en replaçant l’histoire fantastique dans le contexte de relations familiales touchantes. Une qualité qui fait que, malgré le sujet archi-connu, on n’a jamais l’impression de lire une série B ou Z, mais bien l’œuvre d’auteurs qui ont la volonté de dépasser les genres et de s’affranchir des étiquettes. Et si la densité est parfois telle qu’on a du mal à suivre, on met de bonne grâce cet inconvénient sur le compte du petit format.
Alors oui, justement. Ayant la chance d’avoir le tome 1 dans ma bibliothèque, j’ai pu apprécier - outre le talent des auteurs - les couleurs d'origine de Christophe Lagrange, qui avait le don de rendre attractifs les pires cauchemars. On peut rêver de ce qu’aurait donné le diptyque s’il avait été publié en pleine taille et en couleurs. Mais malgré ces réserves (ou attentes déçues, si vous préférez), je peux assurer le lecteur que, même avec les limitations de cette édition, Hellheim a des qualités que peu de bandes dessinées fantastiques arrivent à atteindre.
Chronique par Yves