Auteurs : Maël & Bauza
Editeur : Dupuis
Un calligraphe erre de village en village dans un Japon en pleine transformation. Sur son chemin, il rencontre Atsuko, jeune teinturière dont les capacités pour la peinture sont évidentes.
Ainsi, Môhitsu la prend sous son aile et fait route avec elle jusqu’à Edo, la capitale, où son ami le peintre Nishimura pourra sans doute en faire sa disciple. Sur le chemin, les liens se resserrent entre les deux êtres et la future élève découvre que, derrière le masque de la sagesse, son compagnon de voyage cache des cicatrices qu’il arrive seulement, parfois, à transcender par son art.
Avec L’encre du passé, Maël et Bauza se sont lancés un beau pari : faire rentrer une histoire contemplative à la japonaise dans le format de BD occidental.
De fait, ce qui nous est exposé requiert beaucoup d’attention pour être perçu. Les non-dits à saisir sont subtils et il faut être très réceptif à la lecture. Il y a indéniablement la recherche d’un équilibre, d’une cohérence qui a une influence sur la forme.
Le dessin de Maël est très plaisant. Le souci du détail est évident. Il est probablement le fruit d’une recherche assez conséquente car sa représentation du Pays du Soleil Levant convainc d’emblée. Les calligraphies de Pascal Krieger donnent un supplément d’âme que les auteurs ont sans doute essayé de traduire en bande dessinée.
Malheureusement, la subtilité de l’ensemble n’est pas contrebalancée par la simplicité. Au contraire, les explications trop fastidieuses sur le Japon d’alors déforcent le rythme et détournent le lecteur des questionnements des héros, alors qu’il aurait vraiment eu besoin, le lecteur, de quelques éclaircissements supplémentaires sur ce qui tenaille les uns et les autres. Peut-être que les auteurs voulaient mêler à l’aventure émotionnelle une métaphore sur le temps qui passe et les mondes qui disparaissent (jamais totalement), mais à trop vouloir faire quelque chose de mesuré (presque didactique), on dirait que Maël et Bauza ne pensent pas à rendre leurs personnages palpables : visages fermés (sauf celui de Atsuko, heureusement), dialogues économes quand il s’agit d’expliquer les sentiments. Autant de choses qui font verser l’album vers le (joli) exercice de style plutôt que vers une histoire réellement poignante. Désolé, pour moi, les douleurs d’Atsuko, de Môhitsu voire de Dame Akemi restent très théoriques.
La calligraphie cherche peut-être à propulser les sentiments vers un idéal de sagesse ? A voir.
J’aurais simplement voulu être ému…
Editeur : Dupuis
Un calligraphe erre de village en village dans un Japon en pleine transformation. Sur son chemin, il rencontre Atsuko, jeune teinturière dont les capacités pour la peinture sont évidentes.
Ainsi, Môhitsu la prend sous son aile et fait route avec elle jusqu’à Edo, la capitale, où son ami le peintre Nishimura pourra sans doute en faire sa disciple. Sur le chemin, les liens se resserrent entre les deux êtres et la future élève découvre que, derrière le masque de la sagesse, son compagnon de voyage cache des cicatrices qu’il arrive seulement, parfois, à transcender par son art.
Avec L’encre du passé, Maël et Bauza se sont lancés un beau pari : faire rentrer une histoire contemplative à la japonaise dans le format de BD occidental.
De fait, ce qui nous est exposé requiert beaucoup d’attention pour être perçu. Les non-dits à saisir sont subtils et il faut être très réceptif à la lecture. Il y a indéniablement la recherche d’un équilibre, d’une cohérence qui a une influence sur la forme.
Le dessin de Maël est très plaisant. Le souci du détail est évident. Il est probablement le fruit d’une recherche assez conséquente car sa représentation du Pays du Soleil Levant convainc d’emblée. Les calligraphies de Pascal Krieger donnent un supplément d’âme que les auteurs ont sans doute essayé de traduire en bande dessinée.
Malheureusement, la subtilité de l’ensemble n’est pas contrebalancée par la simplicité. Au contraire, les explications trop fastidieuses sur le Japon d’alors déforcent le rythme et détournent le lecteur des questionnements des héros, alors qu’il aurait vraiment eu besoin, le lecteur, de quelques éclaircissements supplémentaires sur ce qui tenaille les uns et les autres. Peut-être que les auteurs voulaient mêler à l’aventure émotionnelle une métaphore sur le temps qui passe et les mondes qui disparaissent (jamais totalement), mais à trop vouloir faire quelque chose de mesuré (presque didactique), on dirait que Maël et Bauza ne pensent pas à rendre leurs personnages palpables : visages fermés (sauf celui de Atsuko, heureusement), dialogues économes quand il s’agit d’expliquer les sentiments. Autant de choses qui font verser l’album vers le (joli) exercice de style plutôt que vers une histoire réellement poignante. Désolé, pour moi, les douleurs d’Atsuko, de Môhitsu voire de Dame Akemi restent très théoriques.
La calligraphie cherche peut-être à propulser les sentiments vers un idéal de sagesse ? A voir.
J’aurais simplement voulu être ému…
Chronique par Yves