Washita - Tome 1

Auteurs : Labourot & Gauthier
Editeur : Dargaud



U
ne maladie inconnue semble contaminer les daims dont se nourrit une tribu d’Indiens Cherokee. Les membres de la communauté commencent réellement à s’inquiéter, car l’épidémie pourrait se transmettre à l’Homme après avoir décimé les animaux.


A
lors que la menace pèse de plus en plus précisément, Asgina et Equani, deux guerriers rivaux, briguent la place du mâle dominant. A ce jeu, l’un semble plus doué et pourrait définitivement prendre l’ascendant. Mais rien n’est encore fait, et le second prépare silencieusement sa vengeance alors qu’il voit le respect des hommes et le désir des femmes se détourner de lui.


L
a série Washita devrait compter cinq tomes. Et pour ce premier volet, les éléments se mettent en place tout doucement, avec une réelle économie de dialogues, ce qui rend la bande dessinée assez rapide à lire, cependant sans en entamer le charme. Au contraire, l’ambiance faite de contemplation de la nature, de rêves prémonitoires et de communication avec le sacré permettent de se familiariser durablement avec les personnages.


E
ncore que Thomas Labourot s’y entende aussi très bien pour les scènes de chasse et de poursuite qui viennent ça et là éviter tout engourdissement.
Et puis, son trait singulier vaut vraiment le détour car il donne aux Indiens de Washita des faciès très typés, des silhouettes où angles et courbes sont associés de manière inattendue. Les héros ont des corps anatomiquement très improbables, mais cette singularité fait certainement leur intérêt (auquel la couverture ne fait malheureusement pas honneur).

M
ais au-delà des humains, Labourot sait aussi y faire pour rendre compte de la beauté de la nature. Il compose un vrai enchantement pour les yeux, bien aidé par le coloriste Christian Lerolle. Les animaux sont extrêmement réussis, avec une mention spéciale pour Awi-Usdi, divinité de la forêt qui ressemblerait à un daim dont les bois seraient des arbres.


A
lors au final, même si j’ai été un peu désarçonné par le trait qui place l’histoire à la limite de l’heroic fantasy, le moment passé à la lecture de Washita a été extrêmement agréable, dans un mélange de contemplation et d’inquiétude. Vivement le tome 2 pour en savoir plus !


Chronique par Yves